Bernard Tapie n’a pas été victime d’un litige, a estimé jeudi la cour d'appel de Paris. L’homme d’affaires va donc devoir rembourser ce qu'il a touché en 2008 pour solder son contentieux avec le Crédit Lyonnais, sur la revente d’Adidas, dans les années 1990 : soit la somme de 404 millions d’euros. Quelques heures après cette décision judiciaire, le patron de La Provence s'est exprimé dans les colonnes du journal Le Monde.
"45 millions d'euros" touchés. Alors qu'il va devoir rembourser 404 millions d'euros, Bernard Tapie rappelle que, dans l'arbitrage de 2008 qui lui a été favorable, il a touché "personnellement, 45 millions d'euros" et il en a donné "la moitié à sa femme". L'autre moitié qu'il a conservé a servi dans sa très grande partie à acheter le journal La Provence, explique-t-il tout en qualifiant la condamnation dont il est victime de "féroce".
" Des sommes astronomiques que je n'ai même pas touchées "
"Tout va y passer". Par conséquent, "la justice me demande de rembourser des sommes astronomiques que je n’ai même pas touchées", s'exclame-t-il. À savoir s'il va pouvoir payer, l'ancien homme politique répond "non". "Ils vont me mettre en liquidation personnelle et me vendre tout ce que j’ai, y compris ma maison, que j’ai achetée il y a vingt-huit ans", indique-t-il. Si La Provence sera épargnée grâce à l'introduction dans le capital d'"un investisseur institutionnel", "moi, je suis ruiné. RUI-NE. Ruiné de chez ruiné. Plus rien, tout va y passer".
"La Corée du Nord". Bernard Tapie, qui se dit "abattu", dénonce "un principe politique qui s'apparente à la Corée du Nord" sans pour autant désigner précisément les personnes qu'il vise. Bernard Tapie tacle cependant les dirigeants auxquels on ne "croit plus", les médias qui "sont détestés par les gens" et les magistrats "qui, au lieu de mettre de côté leurs opinions personnelles, ce qui est leur devoir, les cristallisent puis même les formalisent dans leurs jugements".
L'homme d'affaires fait cependant appel à l'Etat qui, "par l'intermédiaire du CDR", peut corriger la décision des juges. Le consortium de réalisation (CDR) a été chargé par le passé de gérer le passif du Crédit Lyonnais. Liquidé en 2006, il existe cependant encore sur le papier.