Le maire de Nice Christian Estrosi (LR) a sollicité et obtenu lundi l'autorisation de son conseil municipal pour attaquer en justice le préfet des Alpes-Maritimes, dans un bras de fer avec l'Etat pour empêcher l'ouverture d'une mosquée financée par l'Arabie saoudite. La session extraordinaire du conseil municipal convoquée par Christian Estrosi a suscité une volée de critiques de l'opposition municipale, qui a accusé le maire de "mensonges" et de "populisme". Pour Christian Estrosi (élu à la mairie en 2008), le projet a été initié sous le mandat de son prédécesseur en 2002 et "aucune autorisation n'a été accordée à ce lieu de culte".
Un lieu de culte financé par l'Arabie saoudite. Le propriétaire du bâtiment - le ministre saoudien des Affaires islamiques Cheikh Saleh ben Abdel Aziz Al-Cheikh - "prône la charia et a annoncé qu'il fallait détruire toutes les églises de la péninsule panarabique", a dit le maire de Nice. "Nos services de renseignement sont inquiets sur ce lieu de culte", a-t-il ajouté, en faisant état de "fonds étrangers non contrôlés". Le préfet Adolphe Colrat a récemment donné son feu vert sous conditions à l'ouverture de la mosquée de l'Institut En-Nour dont la construction engagée en juillet 2012 s'est achevée en novembre.
Ouvrir une crèche plutôt qu'une mosquée. Il exige que la mosquée "ne dépende en aucune façon d'une influence étrangère" et "que sa gouvernance s'inscrive clairement dans le cadre de la loi de 1905, en y associant la collégialité représentative du culte musulman à Nice et dans le département". Christian Estrosi demande au représentant de l'Etat de signer une déclaration d'utilité publique (DUP) pour ouvrir une crèche à la même adresse. Au cours du conseil municipal extraordinaire de lundi, le maire a également obtenu l'autorisation de saisir la cellule de renseignement Tracfin pour contrôler l'origine des fonds de la mosquée. Il entend aussi demander au préfet de fermer plusieurs salles de prières à Nice.