Le préfet de police a renvoyé en conseil de discipline trois policiers de la Brav-M qui avaient menacé et humilié des jeunes interpellés à Paris, fin mars, et sanctionné quatre autres d'un avertissement, a indiqué lundi à l'AFP la préfecture de police. "La préfecture de police confirme suivre les recommandations de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN)", a ajouté la PP, confirmant une information de BFMTV.
Dans les conclusions de son enquête administrative rendue début mai, la police des polices avait reproché aux fonctionnaires un ou plusieurs manquements, dont le devoir d'exemplarité, l'obligation de courtoisie à l'égard du public, l'atteinte au crédit de la police nationale et le devoir de protection de la personne interpellée.
Des échanges avec les policiers enregistrés
L'avertissement est une sanction disciplinaire du premier groupe, la plus basse de la fonction publique, et ne fait l'objet d'aucune mention dans le dossier de l'agent. Devant un conseil de discipline, les policiers encourent potentiellement des sanctions plus lourdes, de l'exclusion temporaire d'un jour jusqu'à la révocation, beaucoup plus rare.
Dans la nuit du 20 au 21 mars, des membres de la Brav-M (Brigade de répression des actions violentes motorisée) avaient interpellé sept jeunes manifestants, soupçonnés d'avoir pris part à des dégradations dans un cortège sauvage dans le centre de Paris. L'un des interpellés avait alors discrètement enregistré les échanges avec les policiers.
Les agents de la Brav-M ont plaidé "la fatigue physique et morale"
"La prochaine fois qu'on vient, tu monteras pas dans le car pour aller au commissariat, tu vas monter dans un autre truc qu'on appelle ambulance pour aller à l'hôpital", menace notamment un policier envers un étudiant tchadien, Souleyman Adoum Souleyman, particulièrement visé par les fonctionnaires dans l'enregistrement.
Dans des rapports à leur hiérarchie des agents de la Brav-M intervenus le soir des faits, obtenus par l'AFP, ceux-ci ont plaidé "la fatigue physique et morale". Une enquête judiciaire, également confiée à l'IGPN, est toujours en cours dans cette affaire.