Après la remise de Salah Abdeslam, mercredi matin à la France, la question a très vite animé les réseaux sociaux. Par quels moyens le seul survivant des commandos du 13 novembre va-t-il payer son avocat ?
Une défense payée par l'Etat. Salah Abdeslam, désormais incarcéré à Fleury-Mérogis, sera en effet défendu par Frank Berton, un ténor du barreau de Lille, et un second avocat français dont on ignore encore le nom. Mercredi soir, Frank Berton a annoncé que son client règlerait ses frais de dépenses grâce à "l'aide juridictionnelle, comme tous les clients n'ayant pas les moyens de payer leur défense", comme le rapporte FranceTV Info.
Autrement dit, c'est l'Etat français qui va financer la défense du terroriste. Soumise à un plafond de ressources, cette aide financière permet aux plus démunis "de bénéficier d'une prise en charge totale ou partielle par l'État des honoraires et frais de justice (avocat, huissier, expert, etc.)". Une fois accordée, le client a tout loisir de choisir son avocat. Pour une prise en charge totale, il ne faut pas dépasser 1.000 euros de revenus par mois, et 1.500 pour une couverture partielle des frais engagés.
Une aide valable pour tout "citoyen européen". Bien qu'il soit de nationalité française, Salah Abdeslam est né à Bruxelles et a toujours vécu dans la commune de Molenbeek. Mais il pourra bénéficier sans problème de l'aide juridictionnelle. En effet, précise le site du service public, tout "citoyen européen" "étranger résidant habituellement et légalement en France" ou "demandeur d'asile" peut y avoir recours pour une procédure judiciaire menée devant une juridiction française.
Quant à l'avocat, il reçoit alors une indemnité forfaitaire, fixée en fonction d'un certain nombre de critères, comme le type de procédure, et sur un calcul complexe. Le montant de cette rémunération, non réévalué depuis 2002, est jugé trop faible par les avocats. Financièrement, Frank Berton va clairement y perdre en comparaison aux honoraires qu'il doit habituellement percevoir. Mais l'enjeu de la défense du terroriste ne se situe pas là pour le pénaliste, qui a déclaré mercredi soir au journal télévisé de France 2 :"Nous sommes dans une démocratie et Salah Abdeslam est un homme, il a besoin de dire les choses. La justice se rend quand on comprend les choses, sinon il n'y a pas de sens aux procès, pas d'utilité pour les victimes."