Plusieurs personnes, dont Pierre Paoli, militant de Corsica libera soupçonné d'avoir été le chef du Front de libération nationale corse (FLNC), ont été arrêtées jeudi en Corse par la sous-direction anti-terroriste (Sdat), selon une association nationaliste et des sources proches du dossier.
Des arrestations dénoncés par Sulidarita
Le parti indépendantiste "Corsica libera et ses militants sont de nouveau ciblés par la répression politique", a dénoncé sur les réseaux sociaux l'association de défense des prisonniers dits politiques, Sulidarita, en annonçant ces arrestations.
Elle précise, comme Corsica Libera sur les réseaux sociaux, que Pierre Paoli, l'un des leaders du parti indépendantiste qui avait été acquitté en juin 2018 par la cour d'assises de Paris pour des attentats en 2012, et "plusieurs autres personnes" ont été arrêtées jeudi matin en Corse-du-Sud par la sous-direction antiterroriste de la police judiciaire. Cette information a été confirmée à l'AFP par deux sources proches du dossier.
Selon une troisième source proche du dossier, la Sdat a effectué trois arrestations, en lien avec l'enquête sur une conférence de presse clandestine de 2021.
Multiplication de crimes depuis un an
En mai 2021, le parquet antiterroriste français (Pnat) s'était en effet saisi de l'enquête sur l'annonce de la création d'un nouveau groupe armé baptisé "FLNC Maghju 21" (mai 2021), lors d'une conférence de presse clandestine. Pour Sulidarita, ces arrestations de jeudi "mettent en lumière la volonté de l'appareil d'Etat français d'engager en Corse un processus historique de soumission et non de négociations comme certains aimeraient le laisser croire". Exigeant "la libération immédiate de tous les gardés à vue", l'association a appelé à un rassemblement devant le commissariat d'Ajaccio jeudi soir à 19H00.
Ces arrestations interviennent alors que la Corse connaît une multiplication d'incendies criminels depuis un an. Ces incendies, parfois assortis de tags, ont surtout visé des résidences secondaires appartenant le plus souvent à des Français résidant dans l'Hexagone, mais sans revendication officielle.
Le 11 juillet, 16 "actions" visant deux véhicules de police, deux entreprises du bâtiment et douze résidences privées, dont l'incendie de 36 mobile-homes dans un camping d'Aleria (Haute-Corse), avaient été revendiquées par le groupe clandestin du Front de libération nationale corse (FLNC). Le parquet national antiterroriste s'était saisi des enquêtes liées à ce communiqué du FLNC, enquêtes qui ont été confiées à la sous-direction antiterroriste de la police judiciaire. Contacté par l'AFP, le Pnat n'avait pas répondu dans l'immédiat.