Cent-deux personnes ont été interpellées et 90 d'entre elles ont été placées en garde à vue dimanche soir à Paris en marge des rassemblements festifs célébrant la victoire de la France en finale de la Coupe du monde, déclare lundi le préfet de police de Paris. Les placements en garde à vue s'élèvent à 292 pour toute la France, annonce le ministère de l'Intérieur.
Des incidents sporadiques. "Compte tenu de la foule présente et malgré des débordements inacceptables, on doit enregistrer un bilan mesuré", a souligné Michel Delpuech, lors d'une conférence de presse. Des incidents sporadiques ont eu lieu dans la soirée sur les Champs-Elysées, notamment le pillage du Drugstore Publicis, alors que des centaines de milliers de personnes ont fêté sur l'avenue la victoire de l'équipe de France en finale de la Coupe du monde à Moscou. Quarante-cinq policiers et gendarmes ont été blessés au cours d'incidents mais aucun ne l'a été gravement, a précisé le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Frédéric de Lanouvelle.
Face aux débordements, les autorités ont fait usage à plusieurs reprises d'engins lanceurs d'eau. "Des groupes de casseurs, pour ne pas dire de pilleurs, s'en sont pris à plusieurs magasins de l'avenue et de ses abords", a affirmé le préfet de police faisant état de dégradations et de vols à l'intérieur des enseignes. "Une douzaine d'enseignes sont au moins concernées à des degrés divers", a détaillé Michel Delpuech lors d'une conférence de presse. Le préfet a également fait état d'une rixe opposant deux groupes dans la soirée de dimanche aux alentours de la rue de Presbourg et de l'avenue Marceau durant laquelle un homme a été gravement blessé.
A Lyon, 30 interpellations. A Lyon, les forces de l'ordre ont interpellé 30 personnes après les violences, vols et échauffourées qui ont perturbé dans la ville la fête de la victoire des Bleus. Selon la préfecture, 18 d'entre elles ont été placées en garde à vue pour des "vols" par effraction après le saccage, notamment, d'une boutique de vêtements Lacoste et d'une vitrine du grand magasin Le Printemps au centre-ville.
Les 12 autres sont mises en cause pour des "violences" et "jets de projectiles" sur les forces de l'ordre, ces affrontements sur la presqu'île et dans le quartier de la Guillotière ayant fait 11 blessés légers parmi les 360 gendarmes et policiers mobilisés pour encadrer la soirée.
Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb a condamné lundi "le comportement d'une infime minorité de participants à ces rassemblements qui, contrastant avec l'état d'esprit festif de la très grande majorité de la population, a profité de ces rassemblements pour commettre des exactions inacceptables", selon un communiqué. Réagissant également à ces incidents, la présidente du Rassemblement national (ex-FN) Marine Le Pen a tweeté : "Les Français en ont par-dessus la tête des émeutiers, casseurs, pillards professionnels qui utilisent toutes les occasions pour gâcher tout événement collectif". Elle a appelé à "la plus grande sévérité" contre des "actes anti-français".