Le guide d'Alticanyon qui est mort mercredi avec quatre clients dans le canyon de Zoicu, en Corse-du-Sud, avait été contrôlé lundi par les gendarmes, ont déclaré à l'AFP le procureur d'Ajaccio et une vacancière qui a assisté à ce contrôle et évoque un guide "désorganisé".
"Il était en règle." L'homme de 36 ans a fait l'objet de deux contrôles par les gendarmes : un premier en 2016 lors duquel il lui avait été demandé de s'équiper d'un moyen de communication, ce qu'il avait fait et un second lundi où il lui a été demandé de changer ses baudriers, "ce qu'il a fait immédiatement", a précisé le procureur Eric Bouillard.
"Il était en règle", a-t-il ajouté, soulignant que l'accident de mercredi n'était a priori pas lié à un problème d'équipement. L'enquête pour homicide involontaire, confiée à la gendarmerie, tente également de savoir si la seconde partie du canyon, plus technique, comportait une interdiction pour les enfants de moins de 13 ans. "Concernant l'activité de canyoning en Corse, elle est interdite aux enfants de moins de sept ans par un arrêté préfectoral", a encore précisé Eric Bouillard.
Un guide "désorganisé". Deux jours avant l'accident, Stéphanie et sa fille de 16 ans avaient rendez-vous avec la société Alticanyon organisatrice de la sortie mortelle et son guide Pierre disparu dans l'accident pour effectuer le parcours "sportif", a de son côté témoigné la vacancière auprès de l'AFP. La sortie avait été finalement annulée au dernier moment en raison du contrôle de la gendarmerie qui, selon elle, a relevé de "nombreux" dysfonctionnements. "Avec le recul, je me dis que j'ai eu de la chance et que j'ai pris la bonne décision en faisant cette sortie plus tard avec une autre société plus professionnelle", a expliqué à l'AFP la quadragénaire qui évoque un guide "désorganisé".
Les gendarmes "ont regardé le matériel et ont fait plusieurs reproches au guide. Ils lui ont montré que les baudriers étaient en mauvais état et demandé son cahier d'entretien de matériel, mais Pierre leur a dit qu'il n'en avait pas. Les gendarmes s'en sont étonnés et lui ont fait remarquer qu'ils ne pouvaient pas savoir quand son matériel était renouvelé, mais il leur a répondu qu'il renouvelait tout le matériel en même temps", a poursuivi Stéphanie. Interrogé sur un mousqueton qui ne fermait pas ou sur des cordes de rechange, pour éviter d'annuler la sortie, le guide a répondu qu'il n'avait "pas de matériel de rechange", a assuré encore la mère de famille.