L'homme qui avait traité le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin de "sale violeur" en juillet lors d'une cérémonie d'hommage au père Hamel a été déclaré coupable d'outrage par le tribunal correctionnel de Rouen, a-t-on appris lundi auprès de son avocate.
"Il a été déclaré coupable et doit s'acquitter de 100 jours amendes à quinze euros, soit 1.500 euros. Si ce n'est pas payé, ce sera cent jours de prison", a déclaré à l'AFP l'avocate du prévenu Chloé Chalot. "Je suis très déçue par ce jugement, nous allons interjeter appel dès aujourd'hui. Ça relève de la diffamation et non de l'outrage", a-t-elle dit.
Le prévenu a reconnu avoir tenu ces propos
Lors de l'audience le 23 novembre, le parquet avait requis 140 heures de travaux d'intérêt général avec exécution dans un délai de 18 mois et trois mois de prison en cas d'inexécution. L'homme était jugé pour "outrage de nature à porter atteinte à la dignité ou au respect dû à la fonction" du ministre "dans l'exercice de ses fonctions".
Le prévenu, ajusteur dans l'industrie automobile, adhérent à la CGT, avait reconnu avoir lancé "sale violeur, Darmanin, sale violeur", alors que le ministre de l'Intérieur était au pupitre à l'extérieur de l'église de Saint-Étienne-du-Rouvray, une commune de l'agglomération de Rouen, pour prononcer un discours d'hommage au père Hamel, assassiné en 2016.
"C'est une des seules façon de se faire entendre actuellement", s'était-il justifié
"Même si je sais que je n'ai pas utilisé les bons mots, je ne regrette pas d'avoir pris la parole car c'est une des seules façon de se faire entendre actuellement", avait-il dit à la barre. A l'appel de la CGT, plusieurs dizaines de personnes, dont quelques "gilets jaunes", avaient manifesté devant le tribunal.
Gérald Darmanin fait l'objet depuis 2017 d'une plainte pour viol d'une femme qui l'avait sollicité en 2009 pour tenter de faire annuler une condamnation. Pour Gérald Darmanin, il s'agissait au contraire d'une relation librement consentie. Classée sans suite dans un premier temps, la procédure a été relancée par la cour d'appel de Paris qui a demandé début juin de nouvelles investigations.