La mère de Lina, adolescente de 15 ans disparue en Alsace le 23 septembre, a été reçue jeudi par les deux juges d'instruction chargées de l'enquête, à qui elle a exprimé sa "frustration" de ne pas être davantage tenue au courant de l'enquête. "Même si la frustration demeure parce que l'accès au dossier complet n'a pas été possible, Madame Fanny Groll tient à remercier l'accueil des deux juges et leur qualité d'écoute", a déclaré à l'AFP son avocat, Me Matthieu Airoldi, à l'issue de l'audition, dont il s'est dit "satisfait".
Une information judiciaire ouverte contre X
Jusqu'à cette première audition avec les juges, après quatre mois d'enquête, la mère de Lina et son avocat n'avaient pu prendre connaissance "que de l'enquête préliminaire", soit les éléments découverts dans la première semaine qui a suivi la disparition de la jeune fille. "La qualité du travail des enquêteurs n'est nullement remise en cause dans ce dossier, Madame Fanny Groll sait que ceux-ci travaillent d'arrache-pied pour faire toute la lumière sur les causes de cette disparition et retrouver sa fille", a ajouté Me Airoldi.
L'avocat a annoncé qu'il tiendra vendredi une conférence de presse, en présence de la mère de Lina. L'adolescente a disparu après avoir quitté son domicile, à Plaine (Bas-Rhin), pour se rendre à la gare de Saint-Blaise-la-Roche, à environ trois kilomètres de là, un trajet à pied qu'elle avait l'habitude de faire. Plusieurs battues ont été organisées après sa disparition, mais n'ont pas permis de découvrir d'indices probants. Des points d'eau ont également été sondés, sans résultat.
L'enquête sur sa disparition a d'abord été menée par le parquet de Saverne, qui s'est ensuite dessaisi au profit du parquet de Strasbourg. Une information judiciaire a été ouverte contre X pour "enlèvement et séquestration non suivie d'une libération volontaire de plus de sept jours". Dans sa dernière communication sur l'affaire, le 2 octobre, le parquet de Strasbourg annonçait que l'enquête s'orientait "vers des investigations de longue haleine sous l'autorité des deux magistrats instructeurs en charge de l'affaire, (...) aucune piste n'étant écartée ni privilégiée".