Accident ? Homicide ? Enlèvement ? Plus d'une semaine après la disparition du petit Emile dans le hameau du Haut-Vernet (Alpes-de-Haute-Provence), l'enfant âgé de deux ans et demi reste introuvable. Dans le hameau, les 30 maisons ont d'ores et déjà été fouillées, les 25 habitants interrogés, tous les véhicules ont été visités et au total ce sont donc 97 hectares de champs, de bois ou de terrains escarpés qui ont été "minutieusement" ratissés. Désormais, une enquête préliminaire doit être ouverte ce lundi par le procureur de la République de Digne-les-Bains.
Quels sont les pouvoirs du procureur de la République ?
Cette enquête préliminaire succède à l'enquête de flagrance qui ne peut excéder huit jours. Le procureur de la République, qui garde la direction de l'enquête, dispose d'outils restreints par rapport à l'ouverture d'une information judiciaire, mais peut procéder à des gardes à vue de 24 heures maximum, contre 48 heures dans le cadre d'une information judiciaire.
Il dispose de moins de moyens coercitifs, certes, mais ne dépend de personne. "Il peut déléguer son pouvoir aux autres officiers de police judiciaire qui peuvent procéder à des auditions", précise Jean-Christophe Couvy, secrétaire national Unité SGP Police FO. Depuis le milieu de la semaine dernière, les enquêteurs, sous ses ordres, poursuivent une trentaine d'auditions. Des maisons, des véhicules ont également été inspectés. "Les enquêteurs lancent plusieurs scénarios et à chaque fois, une équipe s'occupe du scénario et essaie de collecter des indices et de fermer les portes de ce scénario", poursuit-il.
Il faut désormais attendre le recoupage de centaines d'éléments. Rien que pour l'appel à témoins, 1.500 personnes se sont manifestées. Il faut donc faire le tri. Parallèlement, pour éviter un tourisme macabre et assurer la tranquillité des habitants et de la famille du petit Emile, le maire a prononcé l'interdiction d'accès dans le Haut-Vernet. Un arrêté qui pourrait être reconduit dans la journée.