L'ex-femme du tueur en série Michel Fourniret, Monique Olivier, était entendue jeudi au tribunal de Paris par la juge d'instruction chargée de l'enquête sur la disparition d'Estelle Mouzin en 2003, a-t-on appris auprès de son avocat. Monique Olivier devait être interrogée par la juge Sabine Khéris, qui a récemment récupéré l'enquête initialement conduite à Meaux, sur l'alibi de son ex-époux le jour de la disparition de la fillette en 2003, à Guermantes (Seine-et-Marne), selon Me Richard Delgenes.
Le tueur en série avait raconté avoir appelé son fils pour lui souhaiter son anniversaire depuis son domicile de Sart-Custinne, en Belgique, le jour de la disparition, ce qui semblait exclure sa présence à Guermantes. Un appel attesté par des relevés téléphoniques. Monique Olivier, qui avait initialement confirmé que son ancien compagnon avait passé cet appel, semble être récemment revenue sur cette version.
Michel Fourniret a toujours contesté son implication dans l'affaire Mouzin
"Est-ce que cet alibi va résister à l'audition de Monique Olivier? Je n'en suis pas certain, on verra", a déclaré l'avocat à des journalistes. "Je pense que l'enjeu, c'est le point de départ de l'ouverture officielle de la piste Fourniret" dans l'affaire Estelle Mouzin, a souligné Me Delgenes. "Je sais bien qu'on attend de cette audition une révélation particulière".
Alors âgée de 9 ans, Estelle Mouzin avait disparu le 9 janvier 2003 alors qu'elle rentrait de l'école à Guermantes, village situé à 250 km de Sart-Custinne. Son corps n'a jamais été retrouvé et les nombreuses pistes envisagées par les enquêteurs n'ont rien donné. Début 2007, la police avait une première fois mis hors de cause dans cette affaire "l'ogre des Ardennes", condamné à la perpétuité pour huit meurtres.
Six ans plus tard, l'expertise de milliers de poils et cheveux prélevés dans sa voiture n'avait pas non plus permis de trouver de traces de la jeune fille. L'avocat de Michel Fourniret avait alors rappelé que son client niait tout lien avec l'affaire. Interrogé par les enquêteurs fin 2017, Fourniret avait une nouvelle fois affirmé n'avoir "rien à voir avec l'affaire" Mouzin. Face aux policiers de la PJ de Versailles, qui l'avaient déjà entendu à trois reprises dans le passé sur ce dossier, il a toujours contesté son implication à chaque fois, avait dit à l'AFP une source policière.