Des fragments d'ossements qui pourraient être liés à l'affaire des disparues de Perpignan ont été retrouvés vendredi soir sur une plage du Barcarès dans les Pyrénées-Orientales, plus de trois ans après les faits, a-t-on appris samedi de sources proches de l'enquête.
Une enquête ouverte. Le 14 juillet 2013, une mère et sa fille, Marie-Josée Benitez, 53 ans, et sa fille Allison, 19 ans, disparaissaient. Leur mari et père, Francisco Benitez, adjudant-chef à la Légion étrangère de Perpignan, s'était suicidé quinze jours plus tard, après avoir clamé son innocence. Plus de trois ans après, le parquet de Perpignan a ouvert vendredi une enquête pour "recherche des causes de la mort" suite à la découverte de restes dans une zone qui avait été fréquentée par Francisco Benitez, a-t-on appris auprès de Me Etienne Nicolau, avocat de la sœur de Marie-Josée Benitez.
Des effets et des ossements. Sur indication d'une témoin, le frère d'Allison, Eric Barbet, a lui-même découvert des ossements au bord de l'étang du Barcarès avant d'alerter les enquêteurs. Cinq enquêteurs de la police judiciaire de Perpignan se sont rendus sur les lieux vendredi soir et ont effectué des fouilles permettant d'extraire, en présence d'un médecin légiste, des effets et des ossements qui ont été placés sous scellé. Sur place, les enquêteurs se sont refusés à tout commentaire, se contentant d'appeler à la prudence.
De forts soupçons. Des analyses ADN vont être effectuées dans les jours qui viennent mais "il y a de fortes chances que l'on soit en présence de restes appartenant à Marie-Josée ou Allison Benitez car ils ont été trouvés dans une zone fréquentée par M. Benitez", a déclaré Me Nicolau. Selon l'avocat, des recherches intensives avaient déjà été faites sur cette zone, proche de la station d'épuration de Port Leucate, car le téléphone portable de Francisco Benitez avait "parlé". Les bornes d'appels avaient permis de savoir que le militaire avait, dans les jours qui ont suivi la disparition, fréquenté cet endroit, éloigné de la Légion étrangère de Perpignan où il résidait.
Une information judiciaire pour "assassinats" a été ouverte dans cette affaire à la suite de la découverte - après le suicide de Benitez - d'ADN des disparues dans un congélateur du domicile familial et un lave-linge de la caserne auquel il avait accès. Francisco Benitez avait été déjà été entendu en 2004 dans une autre affaire, celle de la disparition à Nîmes de son ex-maîtresse brésilienne, qui n'a jamais été retrouvée.