"Pour enfoncer une matraque de dix centimètres dans l'anus d'un jeune homme qui n'en a pas envie, qui doit être terrorisé, il faut y mettre un peu de bonne volonté. C'est cette bonne volonté là qui fait que c'est une infraction exceptionnellement grave". Lundi, sur Europe 1, l'avocat Eric Dupond-Moretti a dénoncé les violences subies la semaine dernière par un jeune homme de 22 ans, à Aulnay-sous-bois.
Les faits se seraient déroulés lors de l'interpellation de ce jeune homme à la cité des 3.000 d'Aulnay-sous-Bois, jeudi. L'un des agents de police aurait introduit une matraque télescopique dans l'anus du jeune homme. Dimanche, le parquet de Bobigny a mis en examen un policier pour viol et ses trois collègues pour violences volontaires en réunion.
"Du sang sur le mur". "Il a soixante jours d'incapacité totale de travail, une déchirure anale profonde. C'est un garçon de 22 ans qui pour le moment est obligé de porter et de subir une poche", précise l'avocat de la victime. "J'ai un certain nombre de certitudes. Il y a l'introduction d'une matraque dans l'anus. En droit, cela s'appelle un viol. Ensuite, il y a des violences. Contre le mur où s'est déroulée l'interpellation, il y a du sang un peu partout. Cela résulte de vidéos qui circulent."
"A désespérer de tout". "Si un concitoyen peut se faire interpeller de la sorte par des gens qui sont censés incarner l'ordre, c'est à désespérer de tout", déplore l'avocat.