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Mayalène Trémolet / Crédits photo : Ludovic MARIN / AFP , modifié à
Le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti est auditionné au Sénat mardi après-midi par la commission d’enquête sur l’impact du narcotrafic en France, quelques semaines après avoir recadré des magistrats marseillais dont les propos devant des parlementaires sur la lutte contre le trafic de drogue lui avaient déplu.

Éric Dupond-Moretti sera auditionné ce mardi après-midi à partir de 16h30 au Sénat par la commission d'enquête sur l'impact du narcotrafic en France. Une audition qui arrive quelques semaines après avoir recadré des magistrats marseillais dont les propos devant des parlementaires sur la lutte contre le trafic de drogue lui avaient déplu. Le garde des Sceaux était notamment furieux que la juge d'instruction du pôle criminalité du tribunal, Isabelle Couderc, ait déclaré devant la Commission craindre "que nous soyons en train de perdre la guerre contre les trafiquants à Marseille".

Cet après-midi, il répondra, sous serment, des résultats de la lutte contre le narcotrafic et éventuellement de son accès de colère à Marseille face aux magistrats sidérés. Étienne Blanc, sénateur LR, rapporteur de la Commission, rappelait fin mars au ministre ses obligations lors des questions au gouvernement. "Cela s'appelle de la subornation de témoin, car la Commission est encore en cours d'enquête. Le Sénat fera son travail pour prévenir les Français de ce phénomène de narcotrafic qui vous dépasse et qui dépasse le gouvernement. Ça vous déplaît ? Vous êtes là pour me répondre. Comme vous, je serais là pour répondre à la commission d'enquête", avait-il tonné.

Dupond-Moretti campe sur ses positions

Le ministre de la Justice campe sur ses positions, assume ses reproches aux magistrats et dénonce les discours défaitistes. "Vous avez indiqué que j'aurais violé la séparation des pouvoirs. Je ne retire rien. Oui, j'ai dit que lorsque l'on a exprimé l'idée qu'une guerre était perdue, on la perdait", a-t-il lancé.

Le garde des Sceaux, qui n'a pas manqué de rappeler l'augmentation record de plus de 60% du budget du ministère depuis 2017, toujours considérée comme insuffisante par les magistrats.