L'alerte enlèvement pour retrouver Malek, 8 ans, qui pourrait avoir été enlevée à Dunkerque (Nord) par son père, également soupçonné du meurtre de sa compagne, a été levée jeudi, mais la fillette est toujours portée disparue et les recherches se poursuivent. Cette alerte enlèvement avait été déclenchée mercredi soir, 24 heures après la disparition de l'enfant, dans la nuit de mardi à mercredi.
La petite fille, aux "cheveux longs, noirs, bouclés" et aux "yeux noirs", est susceptible de se trouver en présence de son père Jamel, 40 ans, selon le texte diffusé mercredi soir par la police judiciaire. Cet homme mesure 1,84 m, a les "cheveux noirs", une "corpulence normale", porte des "tatouages sur la nuque et le poignet" et peut se trouver au volant d'une Renault Twingo verte immatriculée DM 485 GJ.
Selon une source proche de l'enquête, la mère de famille, 29 ans, "a été retrouvée décédée au domicile" par sa propre mère. Elle présentait des traces de strangulation ainsi que des hématomes. "Trois des quatre enfants" du foyer sont "sains et saufs", mais Malek, 8 ans, est "en revanche manquante", a ajouté cette source.
"Il la tapait"
La fillette n'est pas la fille de la victime, a précisé une deuxième source proche du dossier, selon laquelle les trois autres enfants sont âgés de sept ans, deux ans et demi et sept mois. Le suspect, un demandeur d'asile de nationalité tunisienne, est connu de la police et de la justice, a souligné la première source. Il est "dans la liste des suspects, d'abord de l'enlèvement, ensuite potentiellement (du décès) de son épouse", a-t-elle ajouté, précisant que le couple avait "connu des différends".
Devant l'immeuble de la famille, dans un quartier populaire de Dunkerque, des voisins corroborent l'hypothèse d'un homme violent envers sa compagne. "Ce n'était pas quelqu'un de gentil: c'était quelqu'un qui la tapait régulièrement", affirme une voisine, Johanna Francke. Le père était "très aimable à l'extérieur", mais "moi j'ai vu qu'il a levé la main", raconte une autre voisine, Delphine Vasseur, 53 ans. "C'était constamment des bagarres, des cris", ajoute-t-elle, affirmant que la police "venait régulièrement" au domicile du couple.
Une voisine directe, Sylvia, 18 ans, raconte que la victime est venue la voir le soir des faits pour lui dire: "Si vous entendez crier à l'aide, vous pouvez appeler la police."
"Dégage, dégage"
"Vers 21h30 elle a sonné à la maison, on a ouvert et elle a demandé à passer un appel. Ma coloc a donné son téléphone. Elle n’a pas réussi à trouver le numéro qu’elle cherchait", a-t-elle ajouté. "Vers une heure du matin, j’ai entendu (l'homme recherché) crier sur cette dame. Il lui disait de partir et d’un coup, y a plus eu de bruit. Il lui a dit: 'dégage dégage'", poursuit sa colocataire Mathilde.
"Après, plus de son, plus d’image, jusqu’à 14h00, où on a vu la police arriver et expliquer ce qui s’était passé", dit-elle. Sur la porte de l'appartement, un scellé de la police précise la nature de l'infraction: "meurtre".
Contactés par l'AFP, la préfecture du Nord et le parquet de Dunkerque n'ont pas souhaité faire de commentaire à ce stade.
La dernière alerte enlèvement remonte le 25 mai pour la petite Eya, 10 ans, enlevée en Isère par son père et un complice et retrouvée une trentaine d'heures plus tard au Danemark. Le plan "Alerte enlèvement" est un dispositif d'alerte massive et immédiate déployé pour aider à la recherche d'un enfant présumé enlevé. Adopté en France en février 2006, il a été déclenché à une trentaine de reprises.