La Conférence des évêques de France (CEF) a exprimé vendredi "sa volonté de coopérer" avec la justice, au lendemain de la mise en examen d'un ancien évêque d'Orléans pour n'avoir pas dénoncé des faits présumés d'attouchements sexuels sur mineurs par un prêtre de son diocèse.
"Tout en redisant l'importance de la présomption d'innocence dans le droit français", la CEF "rappelle" dans un communiqué "ce qu'elle a dit à plusieurs reprises: sa confiance dans la justice de notre pays, sa volonté de coopérer avec elle et son désir profond d'accueillir, d'écouter et d'accompagner les victimes".
Première mise en examen d'un évêque depuis 2001. Mgr André Fort, évêque émérite - c'est-à-dire retraité - d'Orléans, 81 ans, a été mis en examen jeudi par un juge d'instruction. Il lui est reproché de n'avoir pas dénoncé les faits de pédophilie dont est soupçonné l'abbé Pierre de Castelet, lui-même mis en examen en 2012. Mgr Fort, à la tête du diocèse d'Orléans entre 2002 et 2010, était précédemment cité comme témoin assisté dans ce dossier.
Il s'agit du premier évêque mis en examen pour non-dénonciation d'actes pédophiles depuis Mgr Pierre Pican, évêque émérite de Bayeux. Ce dernier avait été condamné en 2001 à trois mois d'emprisonnement avec sursis pour non-dénonciation des faits de pédophilie commis par un prêtre de son diocèse, l'abbé René Bissey, auquel la cour d'assises du Calvados avait infligé 18 ans de réclusion en octobre 2000.
Un chantier de lutte contre les abus sexuels. Cette affaire avait conduit la Conférence des évêques de France à engager un chantier de lutte contre les abus sexuels dans l'Église, relancé en 2015 et 2016 après de nouvelles révélations, notamment dans le diocèse de Lyon gouverné par le cardinal Philippe Barbarin. L'Église de France a mis en œuvre au printemps dernier un arsenal de mesures, dont des dispositifs d'écoute des victimes sur tout le territoire, sans parvenir à éteindre les accusations de déni ou de légèreté la visant dans le traitement des affaires de pédophilie.