Ils souhaitent entrer en France, mais sont toujours bloqués à la frontière italienne. Une centaine de migrants ont repris samedi matin leur manifestation pacifique à Vintimille. Une dizaine de gendarmes français leur bloquaient le passage. L'un d'eux a confirmé qu'ils avaient bien reçu pour consigne de ne pas laisser passer les migrants - une consigne déjà confirmée par la préfecture des Alpes-Maritimes vendredi. En revanche, la frontière restait ouverte normalement pour les véhicules ou les autres personnes souhaitant la franchir.
Mise à jour, samedi 18h >> La police italienne est intervenue samedi en fin d'après-midi à Vintimille pour disperser quelque 200 migrants rassemblés tout près de la frontière avec la France, empêchés depuis deux jours d'entrer dans ce pays par des gendarmes français.
"We need freedom". Séparés des gendarmes d'une dizaine de mètres, les migrants ont repris un sit-in pacifique, portant pour certains des pancartes "We need to pass" ("Nous avons besoin de passer"), "We need freedom" ("Nous avons besoin de liberté").
D'après la Croix-Rouge italienne présente sur place, la nuit de vendredi à samedi était la deuxième passée à proximité de cette frontière par ces migrants, venus pour la plupart d'Afrique et qui sont arrivés du sud de l'Italie, souvent après des traversées périlleuses en bateau depuis la Libye. Pour l'instant, la préfecture italienne n'a pas pris la décision d'ouvrir un camp d'accueil à Vintimille", a déclaré Walter Muscatello, de la Croix-Rouge italienne.
Ces migrants viennent notamment de Somalie, d'Erythrée, de Côte d'Ivoire ou du Soudan, a confié un jeune homme disant se prénommer Mohamed et assurant être né au Darfour, au Soudan, en 1992. Lui-même dit être arrivé avec son frère à Catane, en Sicile, et être remonté vers le Nord de l'Italie en car et en train. "Moi je veux aller en France, mais d'autres veulent aller en Suisse, en Allemagne ou en Grande-Bretagne", a-t-il expliqué.
Un pic de la pression migratoire ces derniers jours. Durant les sept derniers jours, un nombre record de 1.439 migrants illégaux ont été interpellés par les forces de l'ordre françaises dans cette région frontalière, a précisé le préfet Adolphe Colrat. Parmi eux, 1.097 ont été réadmis en Italie. Selon le préfet, la "pression migratoire" à la frontière franco-italienne connaît "depuis quelques jours" un pic supérieur aux semaines records de 2014.