«Un réseau international particulièrement organisé» : un trafic de migrants démantelé entre la France et l'Italie

Une opération policière conjointe entre la France et l'Italie a permis le démantèlement d'un trafic de migrants international, et l'interpellation d'une vingtaine de personnes. Près de 300 gendarmes de l'Ile-de-France et du Grand-Est ainsi que de la Savoie ont été mobilisés. Pour les transporter, les passeurs entassaient les femmes et les enfants dans des camions dans d'horribles conditions.
Une opération de police judiciaire, menée simultanément entre l'Alsace, la Seine-Saint-Denis, la Savoie et l'Italie, a permis la mise en examen de 12 personnes et le démantèlement d'un trafic de migrants, a annoncé mercredi 9 avril le parquet de Strasbourg.
24 personnes interpellées dont 12 mises en examen
Au total, 24 personnes ont été interpellées dans cette opération. Douze d'entre elles ont été mises en examen. Dix ont été placées en détention provisoire et deux sous contrôle judiciaire.
Les migrants, "notamment des femmes et des enfants, de diverses nationalités (des Afghans, Syriens, Libyens, Irakiens et Iraniens) étaient entassés à l'arrière de fourgons dans des conditions indignes puis conduits dans des pays voisins", explique dans un communiqué le parquet de Strasbourg.
Le 1er avril, "24 individus ont été interpellés grâce à l'engagement de près de 300 gendarmes de la région du Grand-Est mais aussi d'Ile-de-France ou de Savoie. Des biens et du numéraire ont été saisis pour une valeur estimée à 130.000 euros", précise-t-il.
Ces interpellations et les investigations menées "permettent de conforter à ce stade l'existence d'un réseau international particulièrement organisé", selon le parquet. L'opération s'inscrit dans le cadre d'une instruction ouverte fin 2022 par le parquet de Strasbourg "pour des faits d'association de malfaiteurs, aide à l'entrée ou au séjour irrégulier d'étrangers en bande organisée et blanchiment".
Des passeurs payés jusqu'à 25.000 euros par trajet
La mise en place d'une cellule d'enquête, regroupant "différentes forces de gendarmerie, associée à Europol", a permis "d'identifier plusieurs individus en lien avec cette structure organisée en Italie et en France, et plus précisément en Alsace en ce qui concerne les logisticiens du trafic", indique le parquet.
Ces logisticiens "recrutaient un grand nombre de chauffeurs qui se transportaient dans l'Est de l'Europe avant de contacter les passeurs locaux", détaille-t-il. Il ressort des investigations que "des chauffeurs pouvaient être rémunérés jusqu'à 25.000 euros par trajet et que les convoyages concernaient parfois plus de trente migrants entassés dans une même camionnette".
L'opération a été déclenchée "avec l'appui, en Italie, des Squadra mobile de Turin et de Bologne, des groupements de gendarmerie du Bas-Rhin, du Haut-Rhin, de la Moselle, de la Savoie, de Seine-et-Marne et de la section de recherches de Chambéry".
"Les investigations se poursuivent désormais pour caractériser le rôle de chacun et identifier et arrêter éventuellement d'autres mis en cause", selon le parquet.