Salim Benghalem, bourreau présumé de l'Etat islamique, a été condamné jeudi à 15 ans de prison, avec une période de sûreté des deux tiers, pour son rôle dans une filière française d'acheminement de militants islamistes vers la Syrie courant 2013. Le parquet avait requis 18 ans contre lui.
Six à neuf ans de prison pour six autres prévenus. Visé par un mandat d'arrêt international, il était jugé en son absence depuis le 1er décembre devant le tribunal correctionnel de Paris, aux côtés de six autres membres présumés de cette filière, dont la plupart s'étaient rendus en Syrie. Ces derniers ont été condamnés à des peines allant de six à neuf ans de prison, avec une interdiction définitive du territoire pour l'un d'entre eux, qui est étranger.
Dans une vidéo de février dernier attribuée à l'Etat islamique, celui qui est inscrit depuis septembre 2014 sur une liste de "combattants terroristes étrangers" recherchés par les Etats-Unis menaçait "clairement" la France. Il est par ailleurs soupçonné d'avoir été l'un des geôliers de journalistes français en Syrie début 2014, aux côtés de Mehdi Nemmouche, auteur présumé de la fusillade qui a fait quatre morts en mai 2014 au Musée juif de Bruxelles.
Une première. Cette filière d'acheminement de candidats au djihad, active courant 2013 selon l'accusation, est la première du type jugée après les attentats qui ont fait 130 morts à Paris et Saint-Denis le 13 novembre dernier. Pour le procureur Arnaud Faugère, en 2013, "les germes de ce qui va devenir l'Etat islamique étaient déjà là."