Fuites sur internet de fiches de suspects signalés : le parquet de Paris ouvre une enquête

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avec AFP , modifié à
L'ouverture de cette enquête intervient après une importante opération policière à la gare du Nord à Paris, pour vérifier la présence de trois personnes recherchées.

Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire après les récentes fuites sur les réseaux sociaux de fiches de police de personnes recherchées, sur fond de menace djihadiste. Cette enquête confiée à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), la "police des polices", est ouverte pour "violation du secret professionnel et recel de ce délit".

Enquête après une importante opération policière à la gare du Nord. Elle fait suite à la publication sur les réseaux sociaux de fiches de diffusion d'individus signalés, n'ayant aucunement vocation a être rendues publiques. Les investigations doivent permettre de déterminer les conditions dans lesquelles ces fiches ont pu être diffusées, notamment sur le compte twitter du photo-reporter Jean-Paul Ney, suivi par plus de 28.000 abonnés, dans un contexte de menace djihadiste élevée en France.

L'ouverture de cette enquête intervient après une importante opération policière à la gare du Nord à Paris qui été évacuée dans la nuit de lundi à mardi pour vérifier la présence de trois personnes recherchées dans un train venant du nord de la France. Dès samedi, les fiches de recherche de trois individus avaient commencé à circuler, tweetées notamment par Jean-Paul Ney.

Des fuites similaires lors de la traque des frères Kouachi. Il y a quelques semaines, il avait déjà publié un tweet similaire le soir de l'attentat sur les Champs-Elysées, le 20 avril, où un délinquant multirécidiviste, Karim C., avait tué un policier dans une attaque revendiquée par le groupe djihadiste Etat islamique (EI). Il avait diffusé sur Twitter l'identité d'un individu suspect, signalé par la Belgique comme pouvant se rendre à Paris pour y commettre un attentat, qui s'est avérée être différente de celle de l'assaillant.

Jean-Paul Ney a été condamné en octobre 2016 à 3.000 euros d'amende pour avoir divulgué l'identité des frères Kouachi, qui ont attaqué Charlie Hebdo le 7 janvier 2015 (12 morts), alors que les forces de l'ordre étaient lancées sur leurs traces. Le procureur de Paris, François Molins, avait déploré ces fuites, qui avaient ruiné "tout espoir de surprise" dans la traque des frères Kouachi. Ces fiches de police qui contiennent photo de l'individu recherché et des informations sur un éventuel niveau de dangerosité doivent permettre aux forces de l'ordre d'interpeller des suspects s'ils sont aperçus.