Guet-apens contre des policiers à Limoges : «Ça aurait pu être dramatique»

Appelés pour un feu de poubelle dans un quartier de Limoges dans la Haute-Vienne, plusieurs policiers sont tombés dans un guet-apens, où une cinquantaine d'individus les ont attaqués notamment avec des mortiers d’artifice. Un phénomène de plus en plus courant, constatent les policiers de la commune.
Des débordements ont été signalés une nouvelle fois la nuit dernière, en marge des festivités du 14 juillet. 175 interpellations ont eu lieu en région parisienne, des échauffourées ont également été constatées dans plusieurs cités marseillaises, mais l'agression la plus marquante s'est déroulée dans un quartier sensible de Limoges.
Appelés à 00h10 pour un feu de poubelle dans le quartier du Val de l'Aurence, des policiers se sont retrouvés encerclés par des dizaines de personnes qui les ont attaquées aux mortiers d’artifice et aux cocktails Molotov.
Un véritable guet-apens
Peu après 0h, 14 policiers se sont dirigés dans le quartier du Val de l'Aurence à Limoges, pour sécuriser l'intervention des pompiers. Mais très vite, ils sont pris au piège et doivent faire face à cinquante individus armés de pierres ou encore de mortiers d'artifices. Laurent Nadeau, secrétaire du syndicat Alliance Police National à Limoges, raconte les événements.
"Tout de suite, c'est très compliqué, c'est très tendu. Les mortiers sont tirés en direction des collègues et d'ailleurs, on a un mortier qui a éclaté dans le casque d'un collègue. Ça aurait pu être dramatique. On va dire que les collègues s'en sortent bien, c'est un miracle. Lorsque vous tirez un mortier dans la tête d'un policier, ce n'est pas pour blesser, c'est pour tuer", dénonce-t-il.
Un phénomène qui se répand
Le face-à-face entre les deux camps a duré près de deux heures. Face à la violence des attaques, les policiers ont riposté avec des tirs de LBD avant que les émeutiers ne quittent les lieux. Des guet-apens qui se multiplient dans certains quartiers de Limoges, selon Laurent Nadeau.
"C'est devenu monnaie courante, on a droit à plusieurs guets-apens par an. On a vu l'ultra-violence s'installer et oui, c'est plus compliqué aujourd'hui de rentrer dans les quartiers qu'il y a 20 ans, ça, je vous le garantis". Pour l'instant, aucune interpellation n'a eu lieu et le parquet de Limoges a ouvert une enquête pour violence sur force de l'ordre avec armes par destination.