Un bâtiment de Vinci à Bessan dans l'Hérault, à 20 km à l'Est de Béziers, a été incendié au cours de la nuit de mardi à mercredi, ont indiqué les pompiers.
Un deuxième incendie sur le même bâtiment. Aucune interpellation n'avait eu lieu dans l'immédiat, selon la gendarmerie de Pézenas, chargée de l'enquête par le procureur de la République Yvon Calvet. Sollicité par l'AFP, ce dernier a évoqué des "dégâts relativement importants" sur ce bâtiment, situé au niveau du péage et qui servait de local technique et de réfectoire, et qui avait déjà été endommagé par un feu au cours du week-end.
Mardi soir, vers 22 heures, quand le feu s'est déclaré au péage de l'A9 à Bessan (à 20 km à l'est de Béziers), pompiers et gendarmes se sont rendus sur place. "Quand les gendarmes sont arrivés sur l'incendie, il n'y avait plus personne", expliquent les gendarmes. "Nous avons sécurisé la zone du péage pour que les pompiers puissent intervenir et nous avons temporairement fermé la circulation", ont-ils précisé. Le groupe Vinci a confirmé l'incendie tout en précisant que l'évaluation des dégâts était en cours.
Un groupe isolé de "gilets jaunes" ? Des personnes se revendiquant "gilets jaunes" ont assuré être les auteurs de cette action auprès d'un correspondant de l'AFP. "Il faut frapper fort pour que le mouvement ne prenne pas fin", ont-ils déclaré, via une conversation sur une messagerie privée : "Mardi, Vinci a menacé de faire payer ceux qui avaient pris l'autoroute sans payer. Nous, nous agissons. (...) Nous avons fait Bessan. Rien ne dit que nous ne nous en prendrons pas à Béziers ou Narbonne... Le pacifisme n'a pas marché...". Localement, d'autres "gilets jaunes" ont au contraire assuré que le mouvement n'était pas à l'origine de ce sinistre, qui les "discrédite".
Déjà des violences autour de ce bâtiment. Samedi en début de soirée, au niveau du même péage de Bessan, des pompiers "ont été victimes de violentes agressions de la part de plusieurs individus membres des 'gilets jaunes'", rappelle mercredi dans un communiqué le Sdis 34.
"Alors qu'un feu a été volontairement allumé sur la route départementale à proximité du péage autoroutier de Bessan, le véhicule de secours qui a été alerté, s'est retrouvé dans un premier temps bloqué par des manifestants hostiles et par la suite l'équipage a été victime de dégradation volontaire sur les moyens de secours du véhicule incendie (section au couteau des tuyaux, vitres cassées à coup de barre de fer) avec des menaces qui ont conduit les sapeurs-pompiers à se retirer", ajoutent les pompiers.
b Plusieurs péages et installations de Vinci ont subi des dégradations ces derniers jours dans le sud de la France, notamment à Béziers, Narbonne, Perpignan, Bandol, ou Manosque. Le groupe de BTP et de concessions Vinci avait déjà estimé dimanche à "plusieurs dizaines de millions d'euros" le montant des dégâts commis sur l'ensemble de son réseau lors et en marge des manifestations des "gilets jaunes" depuis un mois.
Retour sur une mesure de recouvrement. Le groupe Vinci Autoroutes avait annoncé lundi que les automobilistes n'ayant pu payer les péages empruntés pendant la mobilisation des "gilets jaunes" devraient régulariser leur situation. La société a finalement décidé mardi de ne pas appliquer cette procédure de recouvrement différé.