Après plus de trois jours de traque, Valentin Marcone a mis fin à sa fuite. L'auteur présumé du double meurtre survenu en début de semaine, aux Plantiers, dans le Gard, s'est rendu vendredi avant d'être placé en garde à vue pour assassinats. Plus de 350 gendarmes aidés d'hélicoptères, de drones et de chiens étaient à sa recherche depuis le drame. Invité samedi d'Europe 1, le général Ghislain Réty, commandant du GIGN sur place, décrit un homme "exténué" au moment de sa reddition. "Il était vraiment à bout", assure-t-il.
Pour l'instant, "on ne connaît pas exactement le facteur déclenchant" de sa reddition, précise Ghislain Réty. "Est-ce que c'est la fatigue ?", s'interroge-t-il, rappelant aussi le message communiqué par le père du tireur présumé, qui demandait à son fils d'arrêter sa folle fuite : "On verra s'il l'a entendu ou pas. C'est peut-être ce qui lui a fait prendre conscience de la gravité de ses actes." Quoi qu'il en soit : "5 minutes avant sa reddition, les forces de l'ordre avaient détecté sa cache", indique le général.
L'arrestation s'est produite en fin de journée. L'homme recherché était alors pris en étau entre d'un côté l'unité d'élite du GIGN et de l'autre une équipe avec des chiens pisteurs. Dos au mur, il s'est dirigé vers une patrouille, en leur disant "excusez moi, je me rends". Selon les responsables des opérations, il était camouflé mais "hagard", au point qu'il a fallu immédiatement lui donner à boire et à manger. À noter que la patrouille à laquelle il s'est rendue n'était à la base pas prévue dans le dispositif du jour.
"On savait que ce n'était pas un survivaliste"
"On savait qu'il ne pouvait pas tenir des jours en forêt", assure Ghislain Réty, se disant "pas surpris" par la décision de Valentin Marcone. Et d'ajouter : "On savait que ce n'était pas un survivaliste."
Au moment de se rendre, le suspect avait laissé ses armes dans sa cache. Un soulagement pour les forces de l'ordre qui ne pouvaient exclure que Valentin Marcone les utilise. "Une hypothèse envisagée était que l'individu n'ait pas le courage de se suicider et force les forces de l'ordre à lui tirer dessus en ripostant s'il avait tiré en premier", explique-t-il. Ce qu'on appelle dans le jardon un "suicide by cops" ("suicide via les policiers").
"Une véritable opération militaire"
Au terme de ces plus de trois jours de traque, le commandant du GIGN, qui décrit une "véritable opération militaire", salue le travail des services de renseignement et des enquêteurs. "Cela a permis de cerner le profil de Valentin Marcone", dit-il, "pour savoir s'il avait des velléités de partir à l'étranger ou au contraire de rester à proximité de son domicile, de quel type d'armement il avait pu s'emparer, etc".
De son côté, le GIGN s'est concentré notamment "sur les points chauds". "Le but est de faire prendre un minimum de risques pour les forces de sécurité intérieures engagées", raconte le général Ghislain Réty. Aussi, "dès qu'il y a un point particulier susceptible d'héberger Valentin Marcone, c'est le GIGN qui fait les vérifications avec un maximum de précaution".