Vignes brûlées, chênes verts partiellement calcinés, poteaux électriques à terre… L'incendie qui fait rage depuis lundi dans le massif des Maures, au-dessus du Golfe de Saint-Tropez, dans le Var, a laissé derrière lui un paysage de désolation, poussant de nombreux touristes à fuir leurs campings. Face à la situation, Emmanuel Macron doit se rendre sur les lieux ce mardi après-midi, avec le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin. Le chef de l'Etat y "rencontrera les équipes du SDIS (Service départemental d'incendie et secours) et les pompiers mobilisés dans le dispositif. Sur Europe 1, le maire d'une communes touchée et un responsable national des pompiers de France font le pont.
"En état de vigilance extrême"
Pour Stéphan Gady, maire de La Môle, une des communes touchées par l'incendie et invité d'Europe Midi, de nombreux dégâts sont à déplorer. "De nombreuses habitations ont été détruites par les flammes, beaucoup de vignes et de massifs forestiers également. C'est une vraie catastrophe", a-t-il estimé. Aucune victime n'a été enregistrée pour l'heure, mais trois personnes ont été blessées selon les dernières informations communiquées à l'édile.
"Le feu n'est pas encore maîtrisé donc nous demeurons en état de vigilance extrême", a rappelé Stéphan Gady, lui-même encerclé par les flammes cette nuit. "J'ai reçu vers 20 heures l'appel d'une mère de famille enfermée avec son enfant et son oncle dans son habitation. Elle était effrayée par le ciel rouge qui menaçait au loin et j'ai pris la décision avec mon comité communal des feux de forêts d'aller à la rencontre de ces gens-là pour les secourir", a-t-il raconté. "Mais lorsque nous sommes arrivés, le feu s'était propagé à une telle vitesse que nous nous sommes retrouvés encerclés", a poursuivi le maire qui a estimé que cela "aurait pu être bien pire".
L'aide "cruciale" des particuliers
Pour le colonel Pierre Schaller, président de la fédération nationale des pompiers de France et expert des Bouches-du-Rhône, plusieurs facteurs ont entraîné le feu qui ravage actuellement le massif des Maures. "On avait d'abord un cocktail extrêmement toxique qui était celui des trois jours de canicule qui ont achevé de dessécher une végétation déjà très vulnérable. Des températures très élevées ensuite, un taux d'humidité extrêmement faible et enfin le vent, qui a fait que le feu a pris une cinétique et une vitesse extrêmement grande", a détaillé le sapeur-pompier.
Ce dernier a tenu à rappeler à quel point l'aide des particuliers était cruciale pour éviter les incendies. "L'obligation légale de débroussaillement est une aide dont nous ne pouvons pas nous passer. On ne peut pas faire de la défense des habitations si nous n'avons pas cette aide et il faut tirer un coup de chapeau aux maires de toutes ces communes pour leur travail de sensibilisation", a encore dit le colonel Pierre Schaller.
Des moyens aériens importants ont été mobilisés et plus de 200 largages ont déjà eu lieu au-dessus de la zone concernée alors que le feu, de "22km de long", selon la présidence, a déjà détruit des dizaines d'habitations et qu"au moins 10.000 personnes ont dû être évacuées dans les communes avoisinantes".