Trois personnes ont péri samedi dans un quartier déshérité de Marseille dans l'incendie d'un immeuble appartenant à un bailleur social mais en partie squatté et dont les occupants doivent être relogés. Le feu a pris dans les parties communes dans ce bâtiment de la résidence des Flamants, au petit matin. Piégées par les flammes, quatre personnes ont sauté de l'immeuble, trois sont mortes, selon une source policière. Deux autres personnes ont été blessées, un adulte et un enfant, et huit autres ont été intoxiquées, selon la préfecture de police.
Aucun détail n'a été donné sur l'identité des trois personnes décédées. "Toutes mes condoléances aux familles des victimes décédées dans l'incendie d'un immeuble à Marseille", a tweeté le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, en remerciant les marins-pompiers pour leur intervention. "L'incendie est terminé. Le travail d'évacuation et de relogement des habitants a commencé", a de son côté indiqué à l'AFP la préfecture des Bouches-du-Rhône sans pouvoir préciser combien de personnes sont concernées par ces mises à l'abri et relogement.
L'immeuble n'était pas encore réhabilité
En fin de matinée, des draps noués pendant d'un des étages les plus hauts de ce bâtiment d'une dizaine d'étages, rappelait le drame qui s'est noué et les tentatives des habitants de fuir les flammes, a constaté un photographe de l'AFP. Des familles portant des valises et poussant des chariots contenant leurs affaires quittaient l'immeuble dans une ambiance lourde. Une partie du bâtiment était habité par des locataires d'un bailleur social tandis qu'une autre partie était squattée, selon la préfecture.
La résidence "Les Flamants", construite en 1972, est propriété de 13 Habitat, qui se présente comme le premier office HLM de la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur avec 33.500 logements gérés. "Les Flamants" ont fait l'objet d'un projet de rénovation urbaine mais l'immeuble qui a été incendié, composé de quatre entrées, n'a toujours pas pu être réhabilité", a indiqué à l'AFP un porte-parole de 13 Habitat.
Relogement en urgence
"Il aurait dû être détruit il y a quelques mois mais le projet prend du retard face aux problèmes à reloger les familles locataires", a-t-il ajouté. Au moment de l'incendie, il restait au total 14 locataires dans l'immeuble. "Des migrants, pour la plupart d'origine nigériane, squattent en parallèle des logements vides", selon 13 Habitat.
"L'objectif désormais va être de proposer le relogement des familles locataires réticentes à l'hôtel" dans l'urgence, a-t-il ajouté. La préfecture a précisé que la mairie de Marseille était également mobilisée pour proposer une mise à l'abri aux personnes sans titre locatif qui vivaient dans cet immeuble. Le maire de Marseille, Benoît Payan, était présent sur les lieux.
L'habitat insalubre, un problème de fond à Marseille
"S'il reste à déterminer l'origine du drame, ce que l'enquête éclaircira, il n'en demeure pas moins que la situation invivable des squats connus dans les logements depuis de nombreux mois et années génère aux Flamants comme dans d'autres cités de Marseille une dangerosité et des risques importants pour les habitants et les occupants", a estimé dans un communiqué Samia Ghali, adjointe du maire de Marseille pour l'Egalité des territoires.
Marseille, deuxième ville de France, avait été touchée par un drame de l'habitat insalubre en novembre 2018 lorsque deux immeubles situés dans un quartier populaire du centre s'étaient effondrés, faisant huit morts.