Une mutinerie a éclaté mardi soir au centre de détention d'Aiton, en Savoie. Une partie des détenus réclamait que l'un des leurs puisse bénéficier d'une permission pour pouvoir assister à des obsèques, a-t-on appris de source syndicale. Ce détenu, issu de la communauté des gens du voyage, est également réclamé par ses proches dans sa ville de résidence de Moirans, dans l'Isère, où de nombreux saccages ont été commis mardi. La situation dans la prison est "rentrée dans l'ordre", a affirmé l'administration pénitentiaire (AP) dans la soirée. "Tous les détenus sont maintenant rentrés dans leurs cellules. Il n'y a eu aucun blessé", a précisé l'AP.
Les équipes d'interventions dépêchées sur place. "Cela a commencé vers 17h-17h30 : une vingtaine de détenus ont refusé de réintégrer leurs cellules pour exprimer leur solidarité avec deux détenus à qui on avait refusé une permission de sortie pour des funérailles", selon l'administration. Les deux détenus sont "un frère et un cousin" de la personne décédée. Les tensions sont retombées assez vite lorsque les Eris (équipes régionales d'intervention et de sécurité) sont arrivées vers 19 heures pour rétablir l'ordre sur place, selon deux syndicats pénitentiaires et l'administration.
Les lieux de vie saccagés. Selon Pascal Gaudot, permanent syndical pour l'Ufap-Unsa Justice, la situation n'est pas encore totalement maîtrisée car les détenus "ont détruit les serrures des cellules" mais "le plus gros a été fait" pour gérer la situation. Il a aussi indiqué que des détenus ont "tout cassé" au niveau de leur lieu de vie. Ils ont aussi "fait partir un feu". Cette prison, a-t-il indiqué, a été inaugurée en 1992 et comprend une partie centre de détention et une maison d'arrêt, la rébellion s'étant déroulée en centre de détention. "C'est un milieu semi-ouvert", a-t-il indiqué.
"Je suis pas plus surpris que ça. On manifeste jeudi à Paris. C'est devenu infernal à gérer. On a eu plus de 4.500 agressions sur le personnel et 18 prises d'otage sur agents les 12 derniers mois en France" , a relevé Pascal Gaudot. Selon Matthieu Perez, secrétaire régional du Syndicat pénitentiaire des surveillants (SPS), cette mutinerie est le révélateur d'"un manque de moyens". "Les détenus savent qu'on est en manque d'effectifs".