Des nuages de gaz lacrymogène qui envahissent rapidement la longue avenue des Champs-Elysées. Voilà l'image que l'on a vue en boucle sur les chaînes d'information, toute la journée de samedi. Des images impressionnantes qui démontrent l'ampleur des violences, en marge de la mobilisation des "gilets jaunes", et de la riposte policière. Selon les informations d'Europe 1, plus de 12.000 grenades lacrymogènes ont été tirées par les CRS et gendarmes mobiles.
Douze fois plus qu'à Notre-Dame-des-Landes. Pour mieux comprendre à quel point ce chiffre est exceptionnel, il faut le comparer au seul millier de grenades lacrymogènes tirées chaque jour à Notre-Dame-des-Landes, au plus fort des affrontements entre zadistes et forces de l'ordre. Samedi, dans les quartiers chics de Paris, c'était donc douze fois plus. Les forces de l'ordre ont voulu saturer l'air, y compris de l'immense place de l'Etoile, afin de tenir à distance les casseurs, et d'éviter ainsi les contacts directs qui provoquent les blessures.
Près de 1.400 grenades de désencerclement. Au total, plus de 13.500 grenades de tous types ont été tirées par les policiers et gendarmes mobiles samedi à Paris. Les forces de l'ordre ont également fait usage de lanceurs de balles de défense (LDB) à plus de 840 reprises, ainsi que de 1.380 grenades de désencerclement (type GLI-F4 ou grenades à main). Quant aux canons à eau, ils ont projeté plus de 136.000 litres au total.
Au total, 412 personnes ont été interpellées et 378 placées en garde à vue à Paris, selon la préfecture de police. "Les deux tiers environ" seront déférées devant la justice.