Un individu a attaqué plusieurs personnes à l'arme blanche ce jeudi matin à Annecy. Six personnes ont été blessées, dont quatre enfants en bas âge. Deux d'entre eux, ainsi qu'un adulte, sont en urgence absolue. L'attaque a eu lieu au Pâquier, une vaste promenade qui borde le lac d'Annecy. Sur place, le choc et l'émotion sont intenses.
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"Je suis choquée parce que ça touche des enfants en bas âge. Je ne pensais jamais que ça aurait lieu chez nous. Je suis désolée, je ne peux pas parler", ajoute Sabrina, qui tient une parfumerie non loin du Pâquier, des sanglots dans la voix. Témoin de la scène, une lycéenne de 17 ans décrit la scène d'horreur à laquelle elle a assisté. "On a vu un homme qui était armé d'un couteau, qui a sauté une balustrade et on a entendu des cris. Ce n'était pas beau à voir du tout, on était à cinq mètres", confie-t-elle. La jeune fille salue toutefois l'action de son professeur de mathématique, particulièrement réactif. "Il a été formidable parce qu'il a agi directement. Il s'est interposé avec un autre monsieur qui tenait un sac. Il a essayé de le canaliser".
"Annecy va prendre une sacrée claque"
Cédric, loueur de vélos à proximité du lieu du drame, a entendu "des cris", vers 9h45. "Il y a souvent du chahut sur le Pâquier c'est un endroit où il y a pas mal de monde. Mais j'ai été surpris par la durée de ces cris", témoigne-t-il au micro d'Europe 1. "C'étaient des cris féminins très forts."
Il se souvient des minutes qui ont suivi l'attaque : "Le périmètre a été bouclé assez rapidement. J'ai entendu un ou plusieurs hélicoptères venir. Et puis énormément de bruit de sirènes, de pompiers, de policiers. Actuellement, il y a des barrières, des militaires", détaille Cédric. "Je me sens très mal vis-à-vis des enfants, des gens, des Annéciens."
Un lieu habituellement calme
"Le Pâquier est un endroit où on profite normalement. C'est aussi un point de passage via le Pont des Amours", explique le loueur de vélo. "Mon métier consiste à faire aimer Annecy et je pense que là, la ville va prendre une sacrée claque. Avec mes collègues, nous sommes assez choqués", conclut Cédric.
De nombreux témoignages insistent justement sur le calme régnant habituellement dans ce quartier et, plus globalement, dans cette ville peu habituée aux faits divers. "Je suis en état de choc et d'effroi. Annecy est une ville d'enfants, une ville de jeux. C'est vraiment un lieu calme, il ne se passe rien", assure cette habitante, appuyée par une autre Annécienne : "Ça m'a vraiment choqué profondément parce qu'ici, il n'y a jamais rien eu de semblable".
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En fin d'après-midi, alors que le dispositif de police était levé et que la vie commençait tout doucement à reprendre son cours, certains habitants sont venus se recueillir. À l'image d'Océane, dont les deux enfants sont scolarisés dans l'école située juste à côté. L'annonce de l'attaque a immédiatement suscité la panique. "J'ai appelé mon compagnon. Là, on s'est dit il faut qu'on parte, on ne peut pas rester au travail. On a des employeurs super cools qui ont tout de suite compris. On a pris les voitures, on est venu, et ils n'étaient pas dehors".
Une habitante décrit le comportement étrange du suspect
Soulagement intense pour cette Annécienne mais effroi d'autant plus intense pour cette autre habitante qui avait déjà croisé l'agresseur une semaine plus tôt. "Il était allongé sur le sol, il faisait une espèce de sieste il était 14h ou 15h. Et ma dog sitter (un baby sitter pour chiens Ndlr) a envoyé la balle et a loupé son lancer. La balle a atterri à dix centimètres de sa tête. Il a marmonné, il n'était pas content et il m'a regardé bizarrement. Et quand le chien est allé à côté de lui, je me sentais pas bien. Sa réaction était étrange".
Selon la procureure d'Annecy, Line Bonnet-Mathis, "aucun mobile terroriste apparent" n'a été retenu pour l'heure. De nationalité syrienne, le suspect âgé de 31 ans se trouvait en situation régulière sur le territoire français et avait obtenu le statut de réfugié en Suède. Une enquête pour tentatives d'assassinats a été ouverte.