On en sait un peu plus sur l'agresseur présumé de l'enseignant juif, lundi à Marseille. L'adolescent, de nationalité turque et d'origine kurde, qui aura 16 ans la semaine prochaine, a "revendiqué avoir agi ainsi au nom d'Allah et de l'État islamique, répétant avoir agi à plusieurs reprises au nom de Daech car les musulmans de France déshonorent l'islam et l'armée française garde les juifs", a rapporté le procureur de la République de Marseille Brice Robin, lors d'une conférence de presse.
Le magistrat a précisé que cette revendication avait eu lieu au moment de l'interpellation de l'adolescent et non de l'agression. Pour le procureur, "il s'agit à l'évidence d'une agression à caractère antisémite" avec une "forme de préméditation".
Des parents "normaux", de bonnes notes à l'école. L'adolescent, âgé de 15 ans, est un jeune Turc d'origine kurde, a précisé le procureur. L'agresseur est "régulièrement scolarisé dans un lycée de Marseille", où il obtient de bonnes notes. "Ses parents sont tout à fait normaux", a indiqué Brice Robin. Le profil de l'agresseur "semble être celui d'une personne radicalisée via Internet". Il n'est pas connu des services de renseignement, ne faisait pas l'objet de fiche S, et n'a pas d'antécédents judiciaires, ni psychiatriques. Lors de son audition, l'agresseur présumé a dit vouloir se munir d'une arme à feu pour tuer des policiers à sa sortie de prison.
Volonté de "tuer". "Selon la victime, l'intention de son agresseur était de le tuer", a ajouté Brice Robin. L'adolescent a frappé par derrière l'enseignant juif qui portait une kippa, le blessant à l'épaule et au bras avec une machette qu'il a laissée sur place, avant de s'enfuir, puis d'être arrêté. Il portait également un couteau avec une lame en céramique qu'il destinait "aux policiers qu'il comptait agresser".
La section antiterroriste saisie. Lundi après-midi, la section antiterroriste du parquet de Paris a été saisie. L'enquête est ouverte pour "tentative d'assassinat aggravée en raison de l'appartenance à une religion et en relation avec une entreprise terroriste", a précisé le parquet. Elle a été confiée conjointement à la police judiciaire de Marseille, à la sous-direction antiterroriste (SDAT) et à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).