Nouvel épisode judiciaire dans l’affaire Kerviel, cette fois-ci concernant le volet financier du dossier. La cour d'appel de Versailles se penche mercredi sur les 4.9 milliards de dommages et intérêts réclamés par la Société générale, en réparation des pertes subies par la banque pour les prises de risques colossaux de Jérôme Kerviel.
En mars 2014, la Cour de cassation avait confirmé la condamnation au pénal de Jérôme Kerviel, mais annulé les dommages-intérêts de 4,9 milliards d'euros. Demandant un nouveau procès sur ce seul aspect, la plus haute juridiction française avait estimé que la Cour d'appel de Versailles devrait examiner si la banque avait commis des fautes de nature à mener à un partage de responsabilité. Un nouveau procès s'ouvre donc pour déterminer si Jérôme Kerviel va devoir payer des dommages et intérêts, et pour quel montant.
La banque ne renonce pas à demander des indemnités. La Société générale a compris que Jérôme Kerviel ne pourrait jamais payer ne serait-ce qu'une infime partie de sa dette : il n'est pas solvable. Et l'idée de ponctionner à vie tous ses revenus n'est plus d'actualité pour ne pas en faire un martyr. Pour autant, la banque en fait une question de principe et ne renonce pas à demander des indemnités, d'où cette nouvelle audience. Mais, même en cas de nouvelle condamnation, la Société générale a décidé de ne pas demander à Jérôme Kerviel de payer.
Mais… Elle se contentera de récupérer tous les bénéfices qu'il pourra tirer de la médiatisation de l'affaire. Il a en effet écrit un livre sur son histoire et il est consultant sur un film qui est en préparation. La banque n’accepterait pas, qu’en plus d’avoir fait perdre près de 5 milliards d'euros à la Société générale, Jérôme Kerviel en tire des bénéfices. Pour autant, il s’agit de quelques centaines de milliers d'euros au maximum, une "broutille" comparé au fiasco financier subi par la Société générale en 2008.
Kerviel veut une expertise indépendante. L'ancien trader, lui, continue d'affirmer qu'il n'a rien à payer car sa hiérarchie savait ce qu'il faisait. Quant à la somme avancée de 4.9 milliards d'euros de pertes pour la Société générale, il la juge totalement excessive, et réclame une expertise indépendante, ce que la justice lui a refusé jusqu'à maintenant.