La fillette de 10 ans enlevée jeudi dans l'Isère, Eya, a été retrouvée au Danemark, où son père et le complice de celui-ci ont été interpellés, a-t-on appris vendredi auprès du parquet de Grenoble et de source proche du dossier. Des mandats d'arrêt européens avaient été délivrés contre les deux hommes, les autorités étant convaincues qu'ils avaient réussi à gagner l'étranger avec l'enfant.
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Jeudi soir, une alerte enlèvement avait été déclenchée, avant d'être levée vendredi dans la matinée.
Les principales informations :
- La fillette retrouvée au Danemark, où son père et le complice de celui-ci ont été interpellés
- Ce vendredi matin, le parquet, qui va ouvrir une information judiciaire "afin d'obtenir la délivrance des mandats d'arrêt", a levé l'alerte enlèvement déclenchée jeudi soir
- Selon le parquet, le père "et un complice encagoulé" ont "gazé avec du produit lacrymogène la mère de la petite fille" avant de s'emparer d'Eya
- Un juge d'instruction a délivré vendredi deux mandats d'arrêt européens contre le père d'Eya, 10 ans, et son complice, soupçonnés d'avoir enlevé violemment la fillette
Eya va rentrer probablement ce week-end chez elle
Au micro d'Europe 1, l'avocate de la mère d'Eya, Mélanie Muridi, affirme qu'il y a "beaucoup d'émotion" et du "soulagement" ce vendredi soir. La mère "a hâte de retrouver sa fille". "Ma cliente va pouvoir revoir sa fille et la ramener à la maison", appuie l'avocate. A priori, Eya va rentrer à Fontaine près de Grenoble plutôt ce week-end. Pour l'heure, ni l'endroit exact, ni les circonstances de l'arrestation ne sont connus. Le parquet de Grenoble doit préciser tout cela ce vendredi soir.
"L'enquête se poursuit" après la fin de l'alerte
Plus tôt dans la matinée, le parquet, qui va ouvrir une information judiciaire "afin d'obtenir la délivrance des mandats d'arrêt", avait levé l'alerte enlèvement déclenchée jeudi soir. "Il a été mis fin à l'alerte enlèvement mais l'enquête se poursuit bien évidemment, Eya n'étant pas encore été retrouvée. La police judiciaire a reçu environ 70 messages dont certains sont encore en cours d'exploitation", a expliqué le procureur.
"Les services de police européens et les magistrats de liaison français en poste dans les pays dans lesquels le père est susceptible de se rendre sont en alerte", a précisé le parquet. La fillette de 10 ans a été enlevée jeudi vers 8h15 pendant qu'elle marchait avec sa mère dans la rue pour se rendre à son école de Fontaine, en banlieue de Grenoble, où elle est scolarisée en CM2.
Des mandats d'arrêt européens contre le père et son complice
Un juge d'instruction a délivré vendredi deux mandats d'arrêt européens contre le père d'Eya, 10 ans, et son complice, soupçonnés d'avoir enlevé violemment la fillette la veille en Isère, a annoncé le procureur de Grenoble Eric Vaillant.
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Une information judiciaire a été ouverte pour "violences aggravées sur la mère de l'enfant", "violences" sur la mineure pour les deux mis en cause, "soustraction par ascendant" pour le père et "complicité de soustraction par ascendant" pour son complice, a annoncé le procureur, précisant que les mandats délivrés pour les deux hommes ont été "diffusés dans le cadre d'un mandat d'arrêt européen".
Le père a agi avec "un complice encagoulé"
Selon le parquet, le père "et un complice encagoulé" ont "gazé avec du produit lacrymogène la mère de la petite fille" avant de s'emparer d'Eya. La mère, 33 ans, a expliqué au Dauphiné Libéré jeudi qu'elles avaient été soudainement bloquées par un véhicule, à l'intérieur duquel elle dit avoir reconnu le père de l'enfant. Pendant que le conducteur l'aspergeait de gaz lacrymogène, son "ex-mari a attrapé (l'enfant) par les cheveux et l'a fait monter de force sur la banquette arrière avec lui", a-t-elle encore affirmé, disant craindre qu'il ne l'emmène à l'étranger.
La photo de la fillette et du père ainsi que son identité avaient été diffusées avec l'alerte enlèvement. L'immatriculation de la Peugeot 306 au volant de laquelle il est susceptible de circuler, également. L'enfant, née en Tunisie où la mère était partie faire ses études et s'est mariée en 2012, a la double nationalité franco-tunisienne. La mère est rentrée en France avec sa fille en 2017, selon la presse locale.
Une cellule d'écoute mise en place dans l'école d'Eya
Vendredi matin, une cellule d'écoute a été mise en place par le rectorat au sein de l'école Jules Ferry (200 élèves), où Eya était scolarisée depuis la grande section. "Elle est composée d'infirmières et d'une psychologue de l'Education nationale. Elle est destinée à l'ensemble de la communauté éducative, mais les élèves de la classe d'Eya sont spécifiquement touchés", a indiqué le rectorat à l'AFP, précisant que ce dispositif serait maintenu aussi longtemps que nécessaire.
Le maire de Fontaine s'est également rendu devant l'école vendredi matin. La maman d'Eya "passait ses journées littéralement dans sa voiture devant l'école, pour s'assurer qu'il ne viendrait pas récupérer sa fille", a aussi déclaré dans un témoignage à France Bleu Isère une de ses collègues.