"Dans cette situation exceptionnelle, si on veut que je revienne faire de l'antiterrorisme, je reviendrai faire de l'antiterrorisme". L'ancien juge antiterroriste Marc Trevidic, actuellement vice-président au Tribunal de grande instance de Lille, n'a pas caché son envie de reprendre du service, dimanche sur BFMTV.
Des attentats aux... divorces. Après avoir passé plus de dix ans au pôle antiterroriste de Paris, à traiter d'affaires sensibles comme les attentats de Karachi, de la rue des Rosiers ou l'assassinat des moins Tibéhirine, Marc Trevidic a été muté en septembre dernier au Tribunal de grande instance de Lille. Il s'occupe actuellement de dossiers civils comme les divorces malgré ses compétences en matière antiterroriste. Le juge lui-même veut-il vraiment revenir à ses "premières amours"? "Ce n'est pas que je n'en ai pas assez bavé, mais bien sûr que je le ferai. Avez-vous vu la situation?", rétorque-t-il sur BFMTV. "Si on a besoin de moi, franchement, il n'y a pas de problème mais ce n'est pas à moi de décider".
Une pétition pour réclamer son retour. Depuis les attentats qui ont frappé Paris le 13 novembre dernier, Marc Trevidic répond à de nombreuses interviews pour tenter d'expliquer les causes de la menace islamiste en France. Certains internautes, comme le journaliste Nicolas Demorand, ont ouvertement remis en question sa place au sein du Tribunal de grande instance de Lille. Une pétition a même été lancée sur internet pour réclamer son retour.
Le juge Trévidic s'occupe de dossiers de divorce. Sujet important, évidemment. Ne serait-il pas plus utile ailleurs? On marche sur la tête.
— Nicolas Demorand (@ndemorand) November 17, 2015
Possibilité de revenir au pole antiterroriste ? Malgré son appel du pied sur BFMTV dimanche et ses différents soutiens, Marc Trevidic peut-il légalement revenir au pole antiterroriste ? La loi française interdit à un juge d'instruction de rester au même poste pendant plus de 10 ans, comme l'explique Slate.fr. Dans une interview accordée à L'Obs, la présidente de l'Union Syndicale des Magistrats, Marie-Jeanne Ody, avait dénoncé cette régle. "Il y a quelque chose d'un peu illogique à contraindre un juge d'instruction à partir au bout de dix ans,alors qu'il est chargé de dossiers très lourds et très compliqués", a-t-elle déploré.