L'ancien patron du renseignement intérieur Bernard Squarcini a été placé lundi en garde à vue par les enquêteurs de l'Inspection générale de la police nationale dans le cadre d'une instruction parisienne, a-t-on appris de sources proches de l'enquête. Les motifs de sa garde à vue n'ont pas été précisés par ces sources. L'ancien directeur central du renseignement intérieur (DCRI, actuelle DGSI), surnommé "le Squale", est un proche de Nicolas Sarkozy. Deux autres grands flics sont également entendus dans ce dossier : l'ancien patron de la police judiciaire parisienne Christian Flaesch, interpellé et placé en garde à vue lundi, et l'ex-préfet de police de Paris Michel Gaudin, entendu en audition libre.
Leurs domiciles ont fait l'objet de perquisitions dans le cadre d'une information judiciaire ouverte depuis plusieurs années et menée par le juge Tournaire, qui enquête notamment sur les soupçons de financement illégal de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy via une filière libyenne en 2007. Selon les informations du quotidien Le Monde, ces interpellations concernent des faits de violation du secret de l’instruction, entraves aux investigations, trafic d’influence et compromission.
Squuarcini, un "as" à la réputation écornée. Bernard Squarcini, 60 ans, premier patron de la DCRI (contre-espionnage), a été longtemps considéré comme un as du renseignement. Mais sa réputation a été écornée par des accusations de "cabinet noir", qu'il a réfutées. Surnommé également "Squarc" dans la police, ce fils de policier, petit-fils de berger corse, avait auparavant été nommé patron de la Direction de la surveillance du territoire (DST) en juin 2007, après avoir été numéro 2 des Renseignements généraux (RG).
Aux RG, Bernard Squarcini était reconnu comme le spécialiste incontesté du terrorisme, qu'il soit basque, islamiste ou corse. Il avait été écarté de ses fonctions à la DCRI en mai 2012, après l'arrivée de la gauche au pouvoir. Deux ans plus tard, en avril 2014, il a été condamné à 8.000 euros d'amende par le tribunal correctionnel de Paris, qui l'avait reconnu coupable d'avoir réquisitionné illégalement les factures téléphoniques détaillées ("fadettes") d'un journaliste du Monde.