C'est une course contre la montre qui débute jeudi matin. Alors que François Hollande donne un discours sur "la démocratie et le terrorisme" salle Wagram à Paris, Bernard Cazeneuve reçoit un message du patron du renseignement intérieur Patrick Calvar. Il apprend au ministre que trois femmes ont été identifiées et qu’elles vont passer à l’action dans les heures qui viennent. Le ministre de l'Intérieur quitte immédiatement la salle Wagram, rentre au ministère et convoque une réunion de crise. Dans la foulée, tous les services d’Île-de-France sont alertés, renforcent la protection autour de cibles potentielles mais les enquêteurs n’ont encore aucune idée précise de ce que le commando féminin envisage.
Elles portaient un couteau de cuisine. Pendant ce temps, la DGSI localise une des suspectes dans l’Essonne, près de la gare de Boussy-Saint-Antoine, une commune de 7.000 habitants située à 25 km au sud-est de Paris. Vers 17h30, les policiers du renseignement s’y déploient en surveillance près de l’immeuble où habite l’une des trois femmes. Vers 19h30, le trio sort. Les femmes sont toutes vêtues de noir. Selon un témoin interrogé par Europe 1, les trois femmes n'étaient "pas voilées", "en pantalon et brushing". Chacune porte sur elle un grand couteau de cuisine. Elles sont prêtes à frapper.
Un policier et une assaillante blessés. Les policiers sont alors repérés. L'une des femmes se jette sur un enquêteur, qui reçoit un coup de couteau à l’épaule. Les forces de l'ordre ripostent aussitôt en faisant feu. L’une des assaillantes est touchée par balles. Elle a 19 ans et c’est la fille du propriétaire du véhicule contenant des bonbonnes de gaz, retrouvé dans la nuit de samedi à dimanche près de Notre-Dame de Paris.
Cette jeune femme radicalisée était jusque-là activement recherchée. Elle a été hospitalisée jeudi soir. Ses deux complices de 23 et 39 ans, elles, viennent de passer leur première nuit en garde à vue.