Son fils était un "bon garçon, très travailleur". Mohammed El Khazzani, le père du jeune Marocain qui a fait irruption une kalachnikov à la main dans un train Thalys, a témoigné dimanche, pour la première fois, dans le quotidien britannique The Telegraph.
Pas de "politique". Le père de cette famille de cinq enfants, trois garçons et deux filles, a confié que son fils Ayoub "ne parlait jamais politique, juste de football et de pêche". Arrêté deux fois pour trafic de cannabis en 2009, Ayoub avait arrêté de fumer "et semblait très calme" lorsqu'il était revenu chez ses parents, en 2012, raconte son père.
"Vêtu comme un afghan". "Je n'ai aucune idée de ce qui lui est passé par la tête, je ne lui ai pas parlé depuis plus d'un an", a ajouté le sexagénaire, incrédule, depuis Algeciras où il réside. La famille El Khazzani qui vit en effet en Espagne depuis 2007, s'est installée dans cette ville d'Andalousie après avoir vécu un temps à Madrid. Un voisin d'Ayoub, à Algeciras, se souvient : "Lui et son frère étaient très dévots, ils étaient vêtus comme des Afghans". Tandis qu'un autre, lui, estime que le jeune homme pouvait se montrer "arrogant", avec des airs supérieurs.
Toujours en garde à vue. Le fils de Mohammed El Khazzani, 26 ans dans une semaine, est toujours interrogé par les enquêteurs des services anti-terroristes français après avoir été maîtrisé vendredi par trois Américains et un Britannique, alors qu'il essayait d'ouvrir le feu à la kalachnikov dans un train Thalys reliant Amsterdam à Paris. Sa garde à vue peut durer jusque mardi soir.
Une défense surprenante. Selon les propos rapportés par son avocate, le tireur présumé a affirmé avoir trouvé la kalachnikov dans une valise cachée dans un parc, près de la gare de Bruxelles. Il aurait voulu s'en servir pour détrousser les passagers du Thalys "pour pouvoir se nourrir", a-t-elle rapporté à Europe 1, dimanche. Interrogé sur cette ligne de défense, Mohamed El Khazzani a répondu que c'était "très étrange", avant d'éclater en sanglots, selon le quotidien anglais.
Un contrat avorté en France. Le père, qui travaille dans le recyclage des matériaux, a évoqué la possibilité que son fils, venu en France pour un contrat de six mois au sein d'une entreprise française de télécommunications, ait été troublé par la fin prématurée de ce contrat : "Après un mois, on les a jetés. Alors à ce moment, il est en France, pas en Espagne. Qu'est-ce qu'il est censé faire? Qu'est-ce qu'il est censé manger?", s'est-il ému auprès du Telegraph.
C'est ici, à Saint-Denis, qu'aurait travaillé #AyoubElKhazzani pendant quelques mois selon son père #Thalys@Europe1pic.twitter.com/rM63x1zKFo
— Raphaël MAILLOCHON (@Raph_journalist) 24 Août 2015