L'UMP pourra bien se rebaptiser "Les Républicains". La justice française a rejeté, mardi, une demande de suspension en urgence de l'utilisation de ce nom par le parti de droite. Dans son jugement, le juge des référés du tribunal de grande instance de Paris, saisi par quelque 147 requérants, a "constaté" que "le trouble manifestement illicite et le dommage imminent" invoqués n'étaient pas démontrés. Pour le reste, il a estimé que les motifs des plaignants relevaient d'une procédure sur le fond.
Quatre partis ou associations de gauche et 143 particuliers avaient déposé le 15 mai dernier un recours en référé, estimant "impossible de privatiser l'idéal républicain". Mais le tribunal a estimé que les arguments échangés "relèvent du débat public" et que les requérants ne démontrent pas de "trouble personnel et direct".
"C'est la liberté qui triomphe". Avant même l'annonce du jugement, Nicolas Sarkozy avait jugé "invraisemblable" la procédure. "Nous sommes quand même dans un pays où la gauche cherche à fixer le nom du parti d'opposition", avait lancé le patron de l'UMP, devant les députés de sa formation réunis comme chaque mardi avant les questions au gouvernement.
A la sortie du tribunal, le trésorier de l'UMP, Daniel Fasquelle, a, quant à lui, fait part de sa satisfaction : "La devise de notre République c'est Liberté, Egalité, Fraternité et bien aujourd'hui c'est la liberté qui triomphe. La liberté pour l'UMP de pouvoir choisir son nom, les Républicains, bien évidemment il ne s'agit pas d'exclure qui que ce soit et demain ceux qui ne sont pas membres de notre mouvement pourront se considérer républicains", a-t-il déclaré.
L'un des partis de gauche fait appel. Toutefois, l'utilisation du nom pourrait n'être que provisoire. En effet, les requérants ne comptent pas en rester là. "Nous allons très probablement faire appel", a déclaré l'un de leurs avocats, Christophe Lèguevaques, après la décision du tribunal des référés.
Le Mouvement Républicain et Citoyen (MRC), a d'ores et déjà annoncé faire appel. "Nous n'abandonnons pas notre démarche de salubrité publique et nous avons décidé de faire appel de cette décision", écrit ainsi dans un communiqué Jean-Luc Laurent, le président de ce parti de gauche.
Un nouveau nom soumis au vote des militants. Cependant, il n'est pas évident qu'une telle procédure puisse intervenir avant la tenue du congrès "refondateur" qui doit voir l'UMP se transformer en "Les Républicains". Le bureau politique de l'UMP, présidé par Nicolas Sarkozy, a en effet décidé de soumettre au vote des adhérents la décision de l'ancien chef de l'Etat de changer le nom de cette formation créée en 2002 et dont il compte à nouveau faire un tremplin pour l'élection présidentielle de 2017. Ce vote électronique aura lieu les vendredi et samedi prochains.
Par ailleurs, les requérants ont également annoncé leur intention d'engager une action au fond, ce qui prendrait cette fois de longs mois. "Les Républicains ce sont tous les Français et aucun parti quel qu'il soit n'a le droit de se l'approprier", a insisté Me Christophe Lèguevaques, l'un de leurs avocats.