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Guillaume Dominguez / Crédits photo : NICOLAS TUCAT / AFP , modifié à
L'arrestation au Maroc de Félix Bingui, chef du clan Yoda, ne signifie pas la fin du trafic de drogue à Marseille. Si le coup porté à l'organisation criminelle est rude, il pourrait aussi relancer la guerre qui l'oppose à son principal concurrent, la DZ Mafia, et ainsi accentuer le risque de règlements de compte. 

Fin de partie pour Félix Bingui. Le chef du gang marseillais Yoda, l'un des deux clans du narcotrafic qui endeuille la ville de Marseille depuis des années, a été interpellé vendredi à Casablanca au Maroc. Il faisait l’objet d’un mandat d’arrêt pour, entre autres, trafic de stupéfiants en bande organisée, association de malfaiteurs et blanchiment d'argent.

Il est également soupçonné d'avoir orchestré une partie des règlements de compte dans la guerre qui oppose son clan à celui de la DZ Mafia. Mais si le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, se félicite de cette arrestation, elle ne saurait mettre un terme au fléau de la drogue dans la cité phocéenne.  

"Un risque d'accroissement des règlements de compte"

Pour le clan Yoda, il s'agit toutefois d'un gros coup dur. La chute de celui que l'on surnomme "le chat" pourrait finir de faire voler en éclats les restes d’un gang déjà fragilisé depuis quelques mois. "Quand on arrête la tête d'un réseau, on fait mal à tout le réseau. Il y a un déséquilibre, il n'y a plus d'organisation... Le gang Yoda va s'effriter", assure Bruno Bartocetti, secrétaire national du syndicat SGP-Police.

Mais l'arrestation de Félix Bingui ne stoppera pas pour autant le trafic de drogue à Marseille, et encore moins les règlements de compte. Pour Marc La Mola, le séisme qui touche le clan Yoda pourrait relancer la guerre qui l'oppose à son principal concurrent, le gang de la DZ Mafia. "Les règlements de compte entre ces deux clans ont été très nombreux et très sanglants. Je pense qu'il y a un risque d'accroissement de ces règlements de compte. Ils vont évidemment essayer de prendre le réseau et de manière encore plus sanglante et peut-être assez rapidement". En 2023, la guerre qui oppose les deux organisations criminelles a fait 49 morts dont quatre victimes collatérales