Trois jeunes ont été tués lors d'une fusillade dans la nuit de samedi à dimanche, à la cité des Lauriers, à Marseille, une information révélée par le site de La Provence. Le drame a eu lieu vers 2 heures du matin au pied de l'immeuble B, en face de l'entrée de cette cité des quartiers Nord, réputée pour être un haut lieu du trafic de drogue à Marseille. D'après nos informations, deux des victimes étaient âgées de 15 ans, le troisième homme avait, lui, 24 ans. La Direction interrégionale de la police judiciaire a été chargée de l'enquête. Le Préfet de Police des Bouches-du-Rhône et le Procureur de la République de Marseille se sont rendus sur les lieux.
Un règlement de comptes. Cette fusillade serait bien un règlement de comptes lié au trafic de stupéfiants, d'après nos informations. Les trois jeunes se trouvaient dans la cage d'escaliers de l'immeuble, quand plusieurs individus, peut-être quatre, à bord de deux véhicules, les ont abattus directement au pied de leur bâtiment, sur leur point de vente. Peu après le drame, deux véhicules brûlés ont été retrouvés à Gardanne, à une vingtaine de kilomètres au nord de Marseille.
Les agresseurs n'ont laissé aucune chance aux victimes : celles-ci ont été visées à plusieurs reprises par des rafales de calibre 9 mm, ce qui correspond à un petit pistolet mitrailleur. Une vingtaine de cartouches ont été retrouvées sur place. Les marins-pompiers dépêchés sur place ont tenté, en vain, de les réanimer.
Un fort dispositif policier mobilisé. D'après les premiers éléments de l'enquête, c'est sans doute dans le cadre de la reprise d'un "plan stup" que ce règlement de comptes s'est produit. Il y a quelques mois, une très vaste opération des forces de l'ordre, avec plus de 300 policiers mobilisés, avait permis de freiner ce réseau qui brasse des centaines de milliers d'euros, avec notamment l'arrestation d'une vingtaine de personnes. Des moyens de police conséquents ont été mobilisés cité des Lauriers, pour sécuriser le site.
"C'est la guerre, il n'y a plus de limite". Jean-Pierre habite Les Lauriers depuis 50 ans, et après cette "exécution", il ne mâche pas ses mots : "C'est la guerre, il n'y a plus de limite." "C'est triste pour les gamins, qui sont morts. Ils sont de plus en plus jeunes et le gouvernement ne fait rien. La preuve, vous voyez ce qui se passe", déplore le Marseillais au micro d'Europe 1.
Impossible d'"éradiquer le crime d'un coup de baguette magique". Invité du Grand rendez-vous, dimanche matin, le socialiste Julien Dray a écarté l'idée d'un échec du gouvernement, estimant impossible d'"éradiquer le crime d'un coup de baguette magique" alors qu'il est question "de systèmes mafieux et de grande délinquance". Pour lui, le plan de lutte mené par Bernard Cazeneuve nécessite du temps, car il repose sur "un travail en profondeur de pénétration et d'information" sur les filières de trafic de stupéfiants.
"Des actes inacceptables". Dans la matinée, Bernard Cazeneuve a, lui, déclaré dans un communiqué, que de "tels actes de violence sont inacceptables", rappelant que le gouvernement "mène une lutte sans relâche contre le crime organisé, à Marseille comme sur le reste du territoire". D'après le ministère de l'Intérieur, depuis le début de l'année à Marseille, "dix réseaux majeurs de trafiquants ont déjà été démantelés, 132 individus ont été écroués, 1,5 tonne de cannabis et 39 kg de cocaïne ont été saisis".
Dans un tweet, le Premier ministre Manuel Valls a réagi à cette fusillade: "Fusillade à Marseille : indignation. Rien n'arrêtera la détermination de l'État à lutter contre le crime organisé".
Fusillade à Marseille : indignation.Rien n'arrêtera la détermination de l'État à lutter contre le crime organisé.
— Manuel Valls (@manuelvalls) 25 Octobre 2015