Un professeur d'histoire d'une école juive de Marseille a été blessé à coups de couteau mercredi soir par trois individus qui ont proféré des propos antisémites. C'est ce qu'a annoncé le préfet de police des Bouches-du-Rhône. L'agression, qui n'a pas engagé le pronostic vital de l'enseignant, lui-même juif, a eu lieu vers 20h dans le 13e arrondissement de Marseille.
T-shirt de l'EI et photo de Merah. L'enseignant, qui portait une kippa, sortait du centre communautaire Yavné, qui comprend à la fois une école et une synagogue, quand il a été abordé par trois jeunes sur deux scooters. Joint par Europe 1, le procureur de la République à Marseille Brice Robin a confirmé l'information, expliquant que l'un des trois jeunes portait un t-shirt avec le symbole de l'organisation État islamique et qu'un autre aurait montré à la victime une photo de Mohamed Merah sur son téléphone.
L'enseignant a été frappé au visage, au bras, à la jambe et à l'abdomen. Les trois jeunes ont fui au moment où une patrouille de police arrivait sur les lieux. De très importants moyens policiers ont été déployés pour en retrouver les auteurs.
En "état de choc". "Il est en état de choc, il a des pansements partout, il a été tailladé à plusieurs endroits", a indiqué jeudi à l'AFP Michèle Teboul, présidente du Crif Marseille-Provence. "Il doit sa vie à une voiture qui est arrivée dans l'impasse", a poursuivi Michèle Teboul. "On va t'amocher avant de te tuer", auraient dit les agresseurs selon elle.
Une musulmane également agressée. Le 24 octobre, un homme avait agressé trois juifs, blessant l'un d'eux avec un couteau, près d'une synagogue marseillaise. Un peu plus tôt mercredi, une jeune musulmane voilée a également été agressée à la sortie d'une station de métro dans le centre de Marseille par un homme lui reprochant, selon les déclarations de la victime, d'être une terroriste. L'agresseur, âgé d'une vingtaine années, aurait fait référence aux signes religieux de la jeune femme, qui portait un hijab (voile laissant le visage apparent), avant de lui asséner un coup de poing et de la blesser légèrement au thorax avec un objet pouvant être un cutter.
Hollande demande une réaction "impitoyable". François Hollande a vivement condamné cette double agression, en appelant à une "réponse impitoyable". "Hier, un enseignant juif a été attaqué sauvagement, il y a eu aussi un musulman qui a été agressé (à Marseille-NDLR). Nous devons être d'une terrible, impitoyable même, réaction", a dit le chef de l'Etat lors de la remise des prix de la fondation Chirac. "Nous n'autoriserons rien qui puisse laisser penser qu'il y aura un seul individu, un seul citoyen dans notre pays, qui puisse être agressé parce qu'il aurait une confession", a-t-il ajouté.