Un homme de 18 ans a été tué d'une balle dans la tête dimanche soir dans une cité des quartiers nord paupérisés de Marseille sur fond de trafic de drogue, a-t-on appris lundi de sources policières. L'homicide s'est produit peu avant 22 heures dans la cité du Mail, dans le 14e arrondissement de la cité phocéenne, a indiqué une porte-parole de la préfecture de police de Marseille à l'AFP, confirmant une information initiale du quotidien régional La Provence. La police judiciaire a été saisie de l'enquête.
16 victimes depuis le début de l'année
Ce décès porte à 16 le nombre de victimes tuées depuis le début de l'année au sein de la deuxième ville de France dans des violences généralement liées au trafic de stupéfiants, selon un décompte de l'AFP. La victime était assise dans un canapé au pied d'un immeuble rongé par le trafic de drogues. Des hommes armés sont descendus d'une voiture et lui ont tiré dessus avant de prendre la fuite, selon la police. Leur véhicule a plus tard été retrouvé, calciné.
La victime est décédée sur place, ont indiqué les marins-pompiers à l'AFP. Marseille a vécu depuis le début de l'année plusieurs épisodes sanglants, sur fond de guerre de territoires et de dynamique de "vendetta" entre trafiquants de drogue. La précédente victime était décédée le 13 avril : un homme de 26 ans avait été tué dans une fusillade proche de la Belle-de-Mai (3e arrondissement) qui avait fait également deux blessés.
Une "logique de vendetta" selon la procureure de Marseille
Début avril, après trois fusillades qui avaient fait trois morts à Marseille, dont un adolescent de 16 ans, la procureure de Marseille, Dominique Laurens, avait évoqué une "logique de vendetta" entre bandes rivales régnant sur les trafics de stupéfiants.
L'année 2022 avait déjà été particulièrement meurtrière dans les Bouches-du-Rhône, avec 32 victimes d'homicides en bande organisée, dont 28 à Marseille, selon les chiffres du parquet. Plus de 30 de ces morts par balles de 2022 étaient directement "liés au trafic de stupéfiants", avait précisé la préfecture de police.