C'est le procès d'un "grand flic". Michel Neyret, ex-numéro 2 de la PJ lyonnaise, révoqué de la police en 2012, est soupçonné d'avoir renseigné des membres du milieu lyonnais en échange d'avantages et d'avoir prélevé sa dîme sur des saisies de stupéfiants. Son procès s'ouvre lundi. Sur Europe 1, invité dans Europe Midi, Richard Schittly, journaliste à la rubrique judiciaire du Progrès est revenu sur le caractère et la personnalité de l'ancien policier.
"Une légende". C'est "une légende dans la police judiciaire". Le commissaire, qui a reçu la légion d'honneur des mains de Nicolas Sarkozy, est "quelqu'un qui a incarné pendant plus de 20 ans l'enquêteur par excellence, celui qui a démantelé des réseaux, celui qui a arrêté les plus gros voyous lyonnais, c'est une vraie figure de la police, un homme attachant", explique Richard Schittly. Il y a encore quelques années, Michel Neyret n'était "pas celui que l'on connaît aujourd'hui, c'était un homme de l'ombre, très méticuleux et très travailleur", décrit le journaliste du Progrès, le quotidien régional de Lyon.
"Très intéressé par les autres". A titre personnel, c'était "un homme très intéressé par les autres et c'est pour cela qu'il avait le goût des informateurs. Il aimait aller au contact. Il aimait beaucoup les relations humaines. Il avait un regard sur les autres très aigu", poursuit Richard Schittly. Le procès qui s'ouvre lundi sera donc "le procès de certaines pratiques", décrit celui qui a côtoyé Michel Neyret à Lyon pendant plusieurs années. "Ça défense est de dire 'tout ce que j'ai fait, je l'ai fait dans l'intérêt des enquêtes et dans l'intérêt du service".
Un homme dans l'inquiétude. Quand à son état d'esprit avant l'ouverture du procès, Richard Schittly décrit un homme dans l'inquiétude, notamment de retourner en prison. "En tant que professionnel du judiciaire, il sait très bien sur quoi repose l'accusation. Il sait très bien ce que les juges vont lui demander, il mesure l'enjeu de ce qu'il attend", explique-t-il. Pas question pour autant d'exprimer des regrets, "ce n'est pas le style du personnage. Ce n'est pas quelqu'un qui étale ses sentiments", confie le journaliste.
Certains dénoncent déjà que ce procès sonne comme "le bal des hypocrites", celui ou chacun fait semblant de "découvrir la lune" alors que la police est obligé d'avoir des relations avec les indics.