36 ans après les faits, l'affaire Boulin est relancée. Une information judiciaire pour "arrestation, enlèvement et séquestration suivi de mort ou assassinat" a été ouverte par le parquet de Versailles. L'enquête, confiée à un juge d'instruction, fait suite à une plainte avec constitution de partie civile, déposée en mai par la fille de l'ancien ministre. Elle a toujours soutenu qu'il s'agissait d'un assassinat politique et non d'un suicide. En 1979, le ministre du Travail, avait été retrouvé mort dans un étang très peu profond de la forêt de Rambouillet, en banlieue parisienne.
"Pour eux, c'est extraordinaire". "C'est une grande victoire pour la famille Boulin, qui attend qu'un juge d'instruction indépendant soit saisi depuis plus d'une décennie et que toute la lumière soit enfin faite sur cette sombre affaire qui salit la Ve République", s'est réjouie auprès l'avocate de Fabienne Boulin-Burgeat, Me Marie Dosé. "Pour eux, c'est extraordinaire", a-t-elle ajouté.
Un témoignage d'un journaliste relance l'affaire. L'information judiciaire a été ouverte le 4 août, permettant désormais de nouvelles investigations, a précisé le parquet de Versailles. La fille de l'ancien ministre s'appuie notamment sur un témoignage recueilli par le journaliste de France Inter, Benoît Collombat, auteur de "Un homme à abattre : Contre-enquête sur la mort de Robert Boulin" (Fayard). Ce témoin a raconté en 2013 au journaliste avoir vu le véhicule du ministre conduit par un tiers.
Suicide ou assassinat ? La famille ne croit pas à la version officielle du suicide, défendant la thèse d'un assassinat politique, parce que Robert Boulin disposait d'informations sur un financement occulte de partis. Pour conclure au suicide, la justice avait notamment retenu les huit lettres envoyées la veille de sa mort par le ministre à des médias et différentes personnalités, dont Jacques Chaban-Delmas, ancien Premier ministre. Robert Boulin était par ailleurs mis en cause dans une affaire immobilière à Ramatuelle, dans le Var.