Un lycéen de 15 ans est décédé mercredi des suites de ses blessures après une fusillade à Nantes lundi, a-t-on appris de source policière. Le jeune homme avait été hospitalisé dans un état critique après avoir été atteint par des tirs de chevrotine à l’oeil et à la carotide lundi en fin de journée, dans le quartier des Dervallières, a précisé à l'AFP Ali Rebouh, adjoint au maire et élu en charge du quartier. L'immeuble dans lequel s'est produit la fusillade était un haut lieu du trafic de drogues selon les autorités.
Un quartier de "reconquête républicaine"
L'adolescent était scolarisé en seconde professionnelle "Négociation et relation client" (NRC) au lycée du Sacré-Coeur de Nantes, a confirmé la direction de l'enseignement catholique de Loire-Atlantique, ajoutant qu'il était "très apprécié" des élèves de sa classe. Ces derniers ont bénéficié d’une aide psychologique.
Les tirs par fusil de chasse, qui ont également touché au genou un jeune majeur, provenaient d’une voiture. Les faits se sont déroulés devant le hall d’un immeuble connu comme un lieu de trafic de stupéfiants, dans ce quartier dit de "reconquête républicaine", a indiqué une source policière.
Les habitants avaient alerté sur la situation
Selon Ali Rebouh, une trentaine d’habitants avaient fait circuler en décembre une pétition à l'intention du bailleur Nantes métropole habitat, pour que les nuisances liées au trafic de drogue cessent. Une réunion était programmée le 20 janvier entre les locataires, la mairie, la police et le bailleur social. "Les habitants nous avaient alertés sur une situation invivable avec des problèmes d'incivilités et de propreté dans le hall de leur immeuble depuis plusieurs mois, raconte Ali Rebouh.
Selon l'élu, les habitants "sont dans la tristesse, l’émotion et éprouvent un certain sentiment d’abandon" mais "il n’existe pas de solution simple pour régler le problème de la drogue à Nantes". "Ces habitants ont besoin de répit et cette réunion (du 20 janvier, ndlr) doit permettre de trouver des solutions collectives. La situation impose qu’ensemble, nous ne baissions pas les bras", a-t-il ajouté. Lors d’une conférence de presse en décembre, le procureur de Nantes Pierre Sennès avait dénombré 35 fusillades à Nantes en 2020 contre 64 en 2019.