"Perverse narcissique" pour l'accusation, "victime" souffrant d'une "trop profonde" solitude pour sa défense : la "Veuve noire" a été condamné à 22 ans de réclusion jeudi à Nice, alors qu'elle était accusée d'avoir empoisonné plusieurs hommes âgés, et dont la défense a réclamé l'acquittement.
"Infractions caractérisées". "Je considère que les infractions reprochées sont toutes caractérisées", avait estimé l'avocate générale Annie Brunet-Fuster avant le verdict, reconnaissant requérir "une sanction en effet sévère" de 30 ans de réclusion criminelle. Jugée devant les assises des Alpes-Maritimes pour l'assassinat de deux hommes et l'administration de substances nuisibles à deux autres octogénaires, l'accusée a toujours nié les faits qui lui sont reprochés.
"Quand elle nie tout, elle ne vous dit pas la vérité", avait lancé l'avocate générale aux jurés : "Comme elle ne veut pas revenir sur ses propos, elle en invente d'autres", avait-elle poursuivi, rappelant que l'accusée avait eu depuis le début de son procès lundi "réponse à tout".
"On ne consolera pas sa solitude". Comme en écho, l'un de ses avocats, Me Cédric Huissoud, a insisté au cours de sa plaidoirie sur la personnalité de l'accusée, une "victime" pour laquelle "personne n'a sollicité un parloir en six ans". "On ne consolera pas sa solitude, elle est trop profonde", a-t-il poursuivi, tirant pour la première fois depuis le début du procès des larmes à l'accusée.