L'homme, âgé de 60 ans, s'est présenté lui-même samedi vers 20 heures à la caserne de police de Nice. Il a déclaré avoir eu une dispute avec sa femme ou son ex-femme, élément qui reste à préciser à ce stade, en indiquant aux fonctionnaires qu'il ne savait pas dans quel état la victime se trouvait, a expliqué le parquet à l'AFP.
Le sexagénaire a ensuite conduit les services de police dans un garage où était remisé un véhicule appartenant à son fils. Les policiers ont alors découvert dans le coffre, le corps de la victime, âgée de 45 ans. Le père et le fils ont été placés en garde à vue.
>> LIRE AUSSI - Féminicide dans la Marne : une femme mortellement poignardée, son conjoint se suicide
Décès par strangulation
Selon les premiers éléments médicolégaux, le décès serait dû à une strangulation. Le fils placé en garde à vue, âgé de 24 ans, est l'aîné des trois enfants du couple, les deux autres étant âgés de 21 ans et de 17 ans. L'enquête a été confiée à la sûreté départementale. Cette information a été donnée par le maire de Nice dans un tweet : "Dévasté après la découverte, à Nice, du corps d'une femme qui aurait été tuée par son ex-compagnon", écrit Christian Estrosi (ex-LR).
Deux autres féminicides samedi
"Je veux dénoncer l'horreur de cet assassinat. Mes pensées sont tournées vers les enfants, la famille et les proches de la victime qui était un agent de notre collectivité", poursuit le maire en demandant que "la lutte et l'aggravation des sanctions contre les violences intra-familiales" deviennent "une grande cause pour l'année 2022". Samedi déjà deux femmes, âgées de 27 ans et 56 ans, avaient été tuées à coups de couteau dans le Maine-et-Loire et en Meurthe-et-Moselle. Leurs compagnons ont été placés en garde à vue.
Le "haut de l'iceberg"
Ces deux meurtres ont suscité la colère de collectifs féministes. "Les violences envers les femmes ne s'arrêtent pas avec la nouvelle année. Ce qu'il faut bien comprendre c'est que les féminicides sont seulement le haut de l'iceberg et qu'il y a énormément de violences psychologiques et physiques qui arrivent avant le fait de tuer cette femme", avait dénoncé samedi Marylie Breuil, membre de #NousToutes, à nos confrères de franceinfo.
Selon un bilan du ministère de l'Intérieur, 102 hommes ont tué leur conjointe ou ex-conjointe en 2020. Ils étaient 146 en 2019. Le collectif féministe contre les violences sexistes et sexuelles #NousToutes dénombre 113 féminicides en 2021.
Si vous êtes témoin ou victime de violences conjugales, sexistes ou sexuelles, vous pouvez contacter le 3919 (appel gratuit depuis un fixe ou un mobile) ouvert 7 jours sur 7 et 24h/24. L'appel est anonyme et ne figure pas sur les factures de téléphone.
Vous pouvez également signaler ces violences en ligne sur le site du service public, qui propose aussi un moteur de recherche pour trouver un commissariat ou une gendarmerie à proximité, qui a obligation de prendre votre plainte.