Une détenue de 24 ans s'est pendue samedi à la maison d'arrêt de Fleury-Mérogis, dans l'Essonne, a-t-on appris mercredi de sources concordantes, au moment où la plus grande prison d'Europe est confrontée à une vague inhabituelle de suicides.
En détention provisoire depuis trois ans. La jeune femme, qui était en détention provisoire depuis trois ans, a été retrouvée pendue dans sa cellule de la maison d'arrêt des femmes en début de soirée samedi, a expliqué le parquet d'Évry, confirmant une information du journal Le Parisien. C'est le cinquième suicide depuis début février dans cette prison, qui accueille 4.300 détenus, hommes et femmes. "Il y a parfois des pics, on ne sait pas très bien les expliquer", a commenté le parquet.
La surpopulation carcérale comme explication ? À Fleury-Mérogis, "les décès sont plus importants que l'an dernier, mais il n'y a pas de lien entre eux", a réagi l'administration pénitentiaire. Pour les surveillants, "les suicides sont très difficiles à maîtriser, notamment au vu de la surpopulation carcérale", a estimé Thibault Capelle, délégué local du syndicat FO Pénitentiaire. Au 1er avril, la prison était remplie à 146% de sa capacité. "Ce genre d'événements affecte particulièrement le personnel. Les agents le voient comme un échec, en plus d'être confrontés à un mort", a-t-il ajouté.
Des surveillants "très jeunes". La plus grande prison d'Europe, devant laquelle de nombreux gardiens se sont mobilisés lors de la grogne nationale des surveillants pénitentiaires en janvier, doit également composer avec un sous-effectif chronique. À Fleury-Mérogis, un surveillant gère plus d'une centaine de détenus. "Les sous-effectifs en maison d'arrêt sont une réalité", selon une source proche du dossier. Et à Fleury, "il y a beaucoup de 'turnover'", a-t-elle ajouté. "Les surveillants sont très jeunes et il y a beaucoup de stagiaires. Ils ont donc peut-être moins l'expérience pour gérer des situations difficiles".