Un bateau touristique a été attaqué au large de l'île d'Ouvéa en Nouvelle-Calédonie, par des hommes armés de fusils et de sabres, sans faire de blessés graves, ont rapporté jeudi les médias locaux.
Un abordage sabre en main
Dans un communiqué, le procureur de la République, Alexis Bouroz, a confirmé l'incident qui s'est produit lundi après-midi à proximité de l'île Beautemps Beaupré, un atoll corallien au nord-ouest d'Ouvéa. Deux touristes australiens et trois accompagnateurs étaient venus y observer les fonds sous-marins avec une embarcation depuis un yacht de luxe, le Masteka 2, qui mouillait plus au large. "C'est alors qu'un bateau provenant d'Ouvéa est venu à leur rencontre avec 7 à 8 personnes à son bord dont certains manifestement armés de fusils et de sabres d'abattis", a indiqué le procureur de la République.
Les assaillants ont tiré des coups de feu en l'air, dans le pare-brise et un pare-battage du bateau, avant de monter à bord. "Le skippeur a été pris à parti, tabassé et mis au sol avec un fusil sur la tempe", a par ailleurs raconté à la radio NC 1ère, Vincent Ventrella, exploitant du bateau. Il a précisé que l'embarcation à bord de laquelle se trouvaient les agresseurs était celle d'un organisateur local d'excursions touristiques. Le navire a ensuite été pillé tandis qu'un de ses moteurs et des équipements électroniques ont été détruits. Les touristes australiens et leurs guides ont été sommés de quitter les lieux.
Une enquête ouverte pour violences aggravées
Selon Vincent Ventrella, une demande avaient été faite dans les règles auprès des autorités traditionnelles kanak de la région pour se rendre sur cet atoll, réserve tribale inscrite au patrimoine mondiale de l'Unesco. "Il semblerait que des divergences existent quant au contenu exact de l'autorisation accordée, certains évoquant (...) une durée de seulement trois jours et limitée en tout état de cause à la seule réalisation de clichés photographiques", a cependant indiqué Alexis Bouroz, recommandant "la plus grande prudence" dans cette affaire dont tous les protagonistes "n'ont pas encore été entendus".
L'auteur principal des faits aurait été identifié tandis qu'une enquête a été ouverte pour violences aggravées, vols avec violences et dégradations par moyen dangereux pour les personnes. Dans un communiqué, la présidente de la province Sud, Sonia Backés, a fermement condamné cette agression, "hautement préjudiciable aux activités touristiques.