Une personne est morte et deux autres ont été gravement blessées en heurtant un arbre après avoir été poursuivies en voiture par la police dans la nuit de lundi à mardi à Paris, alors qu'elles circulaient à vive allure. Les faits ont eu lieu peu avant minuit, dans le XXe arrondissement, a appris Europe 1 auprès du parquet de Paris.
Dans la nuit du lundi à 14 mardi, un équipage d’une brigade anti-criminalité du 93, qui patrouillait sur le boulevard périphérique intérieur, a constaté à 23h35 qu’une voiture, avec à son bord plusieurs individus, circulait à très vive allure entre la porte de Pantin et la porte des Lilas. Alors que les fonctionnaires de police activaient leurs avertisseurs sonores et lumineux afin de procéder à un contrôle routier, le conducteur du véhicule BMW série 1 a distancé les policiers.
Un conducteur sans permis de conduire
La voiture a quitté le boulevard périphérique et, à 23h45, les policiers ont constaté qu'elle avait "percuté un arbre" porte de Bagnolet, selon le parquet. Le passager arrière, né en 1998, selon le parquet, est mort sur place. Le conducteur, né en 2002, a été transporté à l'hôpital dans la nuit avec un pronostic vital engagé, ce qui ne serait plus le cas ce mardi, selon le ministère public. Son permis de conduire a fait l'objet d'une suspension administrative par la préfecture en juillet 2023, pour 4 mois et 15 jours. Il n'est pas connu de la justice.
>> LIRE AUSSI - Mineurs percutés à scooter à Paris : trois policiers suspendus et placés en garde à vue
Un troisième passager a également été transporté à l'hôpital dans un "état grave", mais sans pronostic vital engagé, selon l'AFP informée par une source policière. Cette même source a évoqué un quatrième passager "ayant pris la fuite", mais dont la présence à bord n'a pas été évoquée par le parquet.
Une enquête ouverte
Le parquet de Paris a saisi le Service de Traitement Judiciaire des Accidents d'une enquête pour homicide involontaire aggravé par conducteur d’un véhicule dont le permis de conduire a été suspendu (peine encourue : 7 ans d'emprisonnement et 100.000 euros d'amende), blessures involontaires aggravées par la conduite malgré suspension du permis de conduire (peine encourue : 5 ans d'emprisonnement et 75.000 euros d'amende) et refus par le conducteur d’un véhicule, d’obtempérer à une sommation de s’arrêter exposant autrui à un risque de mort ou d’infirmité permanente (peine encourue : 5 ans d'emprisonnement et 75.000 euros d'amende).
L'IGPN, la police des polices, n'a pas été saisie de l'enquête à ce stade, comme c'est le cas lorsque des policiers sont soupçonnés d'être mis en cause dans une affaire. Plusieurs jeunes sont morts ces derniers mois en France après des courses-poursuites avec la police.
Dans la nuit du 6 au 7 octobre, un jeune homme de 23 ans est mort dans un accident de scooter alors qu'il était poursuivi par des policiers municipaux à Saint-Priest (Rhône). Deux mois plus tôt, à Limoges, dans la nuit du 5 au 6 août, deux jeunes circulant à scooter étaient morts après avoir percuté un véhicule en tentant d'échapper à un contrôle de police. Ces deux décès à Limoges intervenaient un peu plus d'un mois après la mort, fin juin, de Nahel, 17 ans, tué par un tir policier lors d'un contrôle routier à Nanterre. Sa mort avait déclenché plusieurs nuits de violences urbaines dans le pays.