Trois surveillants ont été poignardés et légèrement blessés jeudi après-midi par un détenu islamiste au centre pénitentiaire de Vendin-le-Vieil, dans le Pas-de-Calais. L’homme, un Allemand considéré comme l'un des instigateurs de l'attentat de Djerba (en Tunisie) en 2002, les a attaqués à l'arme blanche. "Un détenu, qui finit de purger une longue peine et qui risque de faire l'objet d'une extradition vers les États-Unis, a agressé légèrement trois agents", a déclaré Alain Jégo, directeur interrégional des services pénitentiaires. Le parquet antiterroriste s'est saisi de l'enquête.
Il profite d'une sortie pour se jeter sur les surveillants. L'agresseur est un Allemand, Christian Ganczarski, converti à l’islam. Le détenu, qui était à l'isolement, avait demandé à sortir temporairement de sa cellule pour passer une communication téléphonique. Il a profité de cette sortie pour, alors, se jeter sur les surveillants armé d'un couteau et de ciseaux. "Dès que la porte s'est ouverte, le détenu a sauté sur les surveillants et crié 'Allah Akbar'. On était de l'autre côté, on a entendu des cris à glacer le sang", a raconté un syndicaliste du centre pénitentiaire, interrogé par Europe 1.
"Il a tenté de toucher un surveillant à la carotide. Le deuxième agent a ceinturé le détenu, qui lui a mis des coups de couteaux au niveau du front. C'est le plus touché, avec quatre points de suture. Un troisième agent s'est pris des coups dans le dos. Nous sommes sous le choc", a poursuivi le surveillant. L'avocat de l'agresseur, contacté par Europe 1, a affirmé que son client devait sortir de prison le 24 janvier. Il avait appris vendredi qu'il faisait l'objet d'une procédure d'extradition vers les États-Unis.
21 morts dans un attentat contre une synagogue en 2002. Ce détenu a été condamné en 2009 à 18 ans de réclusion criminelle pour complicité dans l’attentat contre la synagogue de Djerba, en avril 2002, qui avait fait 21 morts. Il avait été jugé coupable de "complicité d’assassinat" et "d’association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste".
L'enquête avait montré qu'il avait parlé au téléphone au jeune kamikaze tunisien quelques heures avant l'attentat et qu'il avait entretenu des liens avec des chefs d'Al-Qaïda au Pakistan et en Afghanistan, dont Oussama Ben Laden. Au sein de l'organisation djihadiste, il avait été en charge de de la maintenance et du cryptage des réseaux de communication d'Al-Qaïda. Incarcéré depuis 2003 en France, il avait été de nouveau condamné en appel en mai 2011 pour avoir brisé la mâchoire d'un codétenu.