Les services de la répression des fraudes ont "perquisitionné" la semaine dernière plusieurs sites Renault en Ile-de-France, a-t-on appris jeudi de sources syndicales. La CGT s'interrogeait sur une possible enquête sur une fraude aux émissions polluantes. Suite à cette nouvelle, le titre du constructeur français a plongé de plus de 10% à la Bourse jeudi à la mi-journée.
>> Mise à jour du 14/01/2016 à 17h30 : le ministre de l'Ecologie a affirmé que les tests menés ont montré que les véhicules Renault dépassaient les normes en termes d'émissions de CO2 et d'oxyde d'azote. Ségolène Royal a en revanche déclaré qu'aucun "logiciel de fraude" n'avait été repéré. Plus d'informations ici.
En lien avec le scandale Volkswagen ? "Des agents de la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) sont intervenus sur différents sites Renault jeudi dernier", affirme jeudi dans un tract le syndicat CGT Renault du site de Lardy, dans l'Essonne. Les "secteurs" concernés ("homologation et mise au point des contrôles moteur") "laissent fortement penser" que ces "perquisitions" sont "liées aux conséquences de l'affaire des 'moteurs truqués' de Volkswagen", écrit le syndicat.
"Ils ont récupéré les PC de plusieurs directeurs", précise le syndicat. Les sites visés ont été selon la CGT : le centre d'ingénierie de Lardy, le technocentre de Guyancourt (Yvelines), le site du Plessis-Robinson et le siège à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine).
"Tout le monde est surpris". Pour sa part, la CFDT a été informée par des militants de perquisitions de la DGCCRF à Lardy et Guyancourt. "Nous avons questionné hier (mercredi) la direction mais n'avons pas eu de réponse. Tout le monde est surpris", a déclaré Franck Daoût, délégué syndical central CFDT.
Silence du côté de la direction. Après le scandale Volkswagen, Renault a annoncé en décembre un plan d'investissements de 50 millions d'euros pour réduire l'écart entre les émissions polluantes de ses voitures en conditions d'homologation et en situation réelle.
L'action plonge. L'action de Renault dévissait de plus de 17%, jeudi à la Bourse de Paris, et Peugeot chutait aussi de près de 8%, entraîné par la chute de son concurrent. A 12h05, le titre Renault perdait 15,24% à 73,45 euros et Peugeot 7,46% à 13,65 euros, dans un marché en baisse de 3,14%.